Même en Amérique du Nord (et principalement aux États-Unis, un pays qui encourage et tend à valoriser l’échec comme une étape d’apprentissage nécessaire) 33 % des Américains révèlent que cette peur de l’échec est un frein qui les empêche de créer leur entreprise. Au sein de l’Union européenne, ce taux grimpe à 41%
En France, selon une étude OpinionWay réalisée en 2025, 59% des femmes estiment que créer son entreprise est plus stimulant qu’être salariée pour une entreprise (+11 points par rapport à 2024). Paradoxalement, seule 1 femme sur 5 envisage de créer un jour son entreprise (-6 points par rapport à 2024). Parmi elles, 1/3 redoutent la peur de l’échec (+9 en un an), notamment liée au contexte économique actuel.
De façon plus large, cette peur touche une large partie de la population. Elle est même l’une des plus manifestes avec la glossophobie et l’angoisse du changement. C’est ce qui m’a amené à dénicher un film de qualité en lien avec ce sujet important. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que 12th Fail a répondu à mes attentes.

Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=WeMJo701mvQ
Histoire du film
12Th Fail est un biopic dramatique inspiré d’un roman éponyme. Il retrace dans les grandes lignes l’histoire de Manoj Kumar Sharma. Un jeune homme issu d’un milieu défavorisé qui a surmonté la pauvreté pour rejoindre l’IPS et devenir officier de la police indienne.
Il est né dans la région du Chambal. Un territoire réputé pour avoir été gangréné par le crime organisé et la corruption jusqu’au début des années 2000. Manoj échoue à son examen de 12ᵉ année après que les autorités ont mis fin aux pratiques de tricherie généralisées dans son école. Ces nouvelles mesures viennent d’un adjoint de policier (DSP) incorruptible et nouvellement muté, Dushyant Singh
Lui et son frère se voient obligés de travailler pour subvenir aux besoins de la famille, alors que son père est victime d’une injustice de la part d’un agent corrompu. Son frère va malheureusement connaître le même sort en étant accusé, à tort, de faire du trafic d’alcool. Mais Manoj va réussir à le tirer d’affaire avec l’aide de Dushyant Singh. C’est à ce moment-là que le jeune homme se trouve son sacerdoce. Il veut devenir lui aussi adjoint de police et être un honnête homme.
L’année suivante, il réussit brillamment l’épreuve de fin d’année sans tricher et décide de poursuivre son cursus pour devenir DSP. Hélas pour lui, les problèmes s’enchaînent. Il perd toutes ses économies et le gouvernement décide de suspendre pendant 3 ans les examens de la fonction publique du groupe auquel il appartient. Manoj se retrouve alors démuni et loin de chez lui.
Sur les conseils de son père, il décide de partir à Delhi pour tenter de devenir officier de l’Indian Police Service (IPS), l’un des concours les plus exigeants et difficiles de tout le pays.

Pourquoi il faut regarder ce film ?
Grâce à la qualité de son récit, 12Th Fail a su séduire la presse et les spectateurs du monde entier. Il a d’ailleurs remporté cinq prix prestigieux lors des Filmfare Awards. (L’équivalent local des Oscars de Hollywood) dont notamment celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur. Par ailleurs, le long-métrage en langue hindi a été un vrai succès commercial surprise. Il a récolté quatre fois plus d’argent que son budget initial.
Si l’œuvre du cinéaste Vidhu Vinod Chopra a su autant fédérer, c’est aussi et surtout à travers les messages qu’il véhicule. Celui de la persévérance face à l’échec, qui est littéralement intégré dans le titre du film. Pour réussir l’examen principal d’entrée à l’école d’officier IPS, IL doit faire partie des 25 ou 30 sélectionnés parmi 200 000 candidats. Au lieu de réfréner ses intentions, chaque échec va renforcer sa détermination jusqu’à le faire redoubler d’efforts.
12Th Fail met aussi en relief les notions d’autodiscipline, de travail et de droiture. Le simple fait de s’investir pleinement dans ce que l’on fait, en ayant une mission bien définie en tête, est la garantie d’avoir des résultats. Manoj en est la parfaite illustration. Malgré le fait qu’il a de fortes probabilités d’échouer dans son entreprise, compte tenu du ratio très mince d’élus. Cependant, l’ensemble des compétences et le gain d’expérience qu’il a acquis grâce à son travail acharné vont façonner tout son être. Et ce, quel que soit le résultat final, qu’il ait atteint ou pas son but. Dans tous les cas, il est gagnant.
Le réalisateur pointe également du doigt les failles du système dans cette région spécifique de l’Inde. L’activité criminelle et l’inégalité socio-économique favorisent des pratiques immorales et hors-la-loi.
À la faveur de ses enseignements universels, de la justesse de sa mise en scène et de la performance des acteurs, je ne peux que vous le conseiller.
Ma note : 7,25/10
Voir l’article précédent : (Les enseignements et principes du roman l’Alchimiste de Paulo Coelho)