Première partie : Nos peurs sociales et leurs manifestations
Chapitre 1 : Des situations et des hommes
Stéphane, 18 ans, élève en terminale : « Avec les filles c’est épouvantable. Après les cours les autres garçons invitent souvent les filles à aller prendre un verre en tête à tête. J’en suis incapable, je les vois sûr d’eux, leur faisant la cours … Lorsqu’une fille m’adresse la parole, s’il s’agit des cours, ça peut aller. Mais si elle commence à parler d’autre chose, je commence à paniquer. J’ai l’impression qu’on entre dans la drague et qu’il faut que je sois à la hauteur. Je n’ai qu’une obsession, éviter qu’elle ne le remarque, qu’elle pense que j’ai des problèmes, que je ne suis pas un vrai homme »
Claudine, 42 ans, mère de famille : « Mes enfants commencent à être grands, j’ai davantage de temps pour moi. Je voudrais faire du théâtre, de la politique … Mais je suis incapable de parler face à un groupe. J’ai échoué dans mes études car mes examens à l’oral étaient catastrophiques. J’ai toujours été passionnée de politique, mais aux réunions, parmi les militants, je n’ai jamais osé prendre la parole. Quand on me sollicitait, c’était pitoyable »
Dans un sondage sur « les peurs des Français », 51% ont déclaré craindre d’être dévisagés ou de parler en public, c’est sans doute l’une des trois plus grandes peurs avec les serpents et le vide.
Les quatre grandes familles de situations source d’anxiété sociale :
- 1-) Prestation/performance sous le regard d’autrui – Peur de perdre ses moyens, de mal faire
- 2-) Avoir une discussion informelle/superficielle ou approfondie – Peur d’être inintéressant, sans conversation
- 3-) Se faire entendre et faire passer son point de vue – Peur d’échouer ou de déclencher de l’agressivité
- 4-) Accepter d’être observé dans ses gestes quotidiens (marcher, conduire, travailler sous le regard de quelqu’un) – Peur de révéler son émotivité, trembler, rougir, avoir l’air bizarre
Catherine :
« Mon problème c’est de revoir les gens. J’arrive à bien gérer les « premières fois » je donne l’impression d’être à l’aise, et d’ailleurs je crois que je le suis à peu près. Dans ces moments-là, je n’ai pas encore l’impression qu’on me juge, c’est trop tôt … Les problèmes viennent ensuite. Quand je les revois, j’ai l’impression que les gens attendent alors quelque chose de moi, et que, s’ils ne l’obtiennent pas , ils vont porter sur moi un regard critique. Et je sais, ou j’ai l’impression en tout cas, que le risque de les décevoir est de plus en plus en grand au fur et à mesure que nous nous revoyons. Ce qui est terrible c’est que ça s’applique aussi bien à mon boulanger qu’a mes liaisons sentimentales. Je préfère faire des kilomètres pour éviter d’aller trop souvent chez le même commerçant : je ne veux pas devenir une « bonne cliente » à qui il se sentirait obligé de faire la conversation. Avec les hommes, c’est pareil : plus notre liaison avance, plus j’ai peur d’avoir épuisé tout ce qui est intéressant en moi. C’est comme si je ne disposais que d’une quantité limitée d’intérêt aux yeux des autres, qui se dilapiderait très vite »
Ces craintes gravitent, selon les situations, autour de trois dimensions : peur de révéler des manques, peur de révéler un secret culpabilisant, peur de révéler une anomalie sociale. La crainte que l’on s’aperçoivent de leurs manques est très répandue chez les anxieux sociaux ; manque d’intelligence, de culture, de choses intéressantes à dire, de décontraction et de naturel
Luc :
« Ce qui me tue, c’est que je ne peux jamais prévoir si je serai à l’aise ou non en parlant à quelqu’un. Et si je commence à me sentir un peu gêné, ou ennuyé d’être là, alors je suis sûr que la personne le repère immédiatement et alors, c’est terminé. Je n’ai plus qu’une idée en tête, fuir la situation, car je sais que je vais me sentir de plus en plus mal »
Il est toutefois intéressant de noter que plus de 90% de la population ressent de l’anxiété sociale dans des situations contextuelles à cause de situations potentiellement anxiogènes. Certains peuvent se sentir gênés et observés en train d’effectuer un créneau en voiture – d’autres peuvent être dans l’inconfort lorsque quelqu’un nous fixe du regard – Ne pas être à l’aise quand quelqu’un nous regarde travailler ou écrire Etc …
La pyramide de nos peurs sociales :
La base qui est le niveau 1 de la pyramide (la peur d’échouer) est la plus fréquente chez l’individu. Le dernier étage (La peur d’être observé) est la moins courante parmi les quatre. Ainsi, si une personne à peur d’être observé on retrouve en général chez elles toutes les autres craintes. Peur de s’affirmer, de se dévoiler et d’échouer. Une personne qui a peur d’échouer n’a par contre pas forcément peur du reste.
Chapitre 2 : Le tumulte du corps
Tremblements, Palpitations, noeud dans l’estomac, Bouche sèche, Rougissement, Suffocations, envie d’uriner etc … La première conséquence perçue par celui qui souffre d’anxiété sociale lorsqu’il est confronté à des situations anxiogènes, c’est ce tumule du corps avec tous ces symptômes inhérents.
Il y a ceux qui sont internes et non visibles à l’oeil nu tels que les palpitations ou le noeud dans l’estomac. Mais les plus redoutés, surtout chez les anxieux sociaux sont les plus visibles : Rougir, Tremblements, déglutir sa salive de manière forcée en se focalisant dessus et ainsi de suite.
Jean Charles :
« C’est ma voix qui se met à devenir incontrôlable : je commence normalement les deux premières phrases, puis ça commence à trembloter, chevroter, le volume diminue, comme un transistor dont la pile serait en train de se vider. Au bout d’un moment, le plus terrible, c’est que les gens repèrent mon problème et me font répéter et ça devient de plus en plus dur pour moi. Je me mets à trembler, j’essaie de cacher mes mains, mais si j’ai un document à remettre, ou à signer, ça se voit irrémédiablement »
Une étudiante :
« Ce que je redoute le plus, c’est d’être à un concert. Je commence à saliver de plus en plus et bientôt, je ne peux m’empêcher de déglutir, ce que mes voisins ne peuvent manquer d’entendre. Je deviens de plus en plus anxieuse et je salive encore +. Je suis arrivée à éviter de me retrouver dans tous les endroits ou le silence est de rigueur, comme les salles de spectacle et même les églises»
– Une fois que les manifestations physiques (déglutition, gargouillis …) sont enclenchées, il s’avère très difficile de les arrêter. Au contraire, les efforts accomplis peuvent très bien aggraver encore la situation, par différents mécanismes : le fait de se focaliser sur ces symptômes le amplifie, la gêne ressentie augmente encore l’anxiété sociale, etc.
Définition Ereutophobie : Ils ont peur de rougir. En anticipant le rougissement, ils font monter leur anxiété, et donc en facilitent l’apparition : lorsqu’ils rougissent en situation sociale, ils se focalisent sur leur rougeur au lieu de penser à la conversation, et du coup prolongent leur malaise.
Le regard des autres amplifie l’apparition du rougissement et toutes tentatives de contrôle ainsi que les remarques de l’entourage intensifie le phénomène. Autre particularité : Une personne peut être amenée à rougir lorsqu’il y a une recherche de coupable, bien qu’elle n’ait rien à se reprocher. Ce qui laisse fortement à penser que toute émotion ou toute gène créer une réaction en chaîne qui entraîne ce rougissement.
Chapitre 3 : Les désordres du comportement
« C’est comme une chape de plomb qui me tombe dessus. J’arrive avec de bonnes intentions : cette fois-ci je vais faire un effort, je vais parler, je vais m’intégrer … Et puis, sans que je sache bien pourquoi, à propos d’un rien, une de mes questions à laquelle personne ne répond, un regard qui se détourne, je me sens soudain de plus en plus lourd, de moins en moins motivé à parler, les conversations se font de plus en plus sans moi. A Partir de ce moment-là, tout se détraque, il m’est difficile de revenir en arrière. Même si la conversation se reporte spontanément vers moi, j’ai alors du mal à me remettre dans le bain »
Si l’anxiété devient trop forte à tel point qu’elle altère les comportements et les capacités de communication au point d’empêcher d’être soi-même, le grand timide et l’anxieux social auront alors tendance à opter pour la stratégie d’évitement. Ce qui va au fur et à mesure limiter drastiquement leur territoire social. Jusqu’à même fuir des rencontres amoureuses par peur de perdre leurs moyens et de se sentir malaisant.
Mis à part l’évitement situation social il en existe une autre forme qu’on appelle l’évitement subtil. Il s’agit de faire face à une situation anxiogène (de gré ou par obligation) tout en trouvant des stratagèmes pour ne pas l’affronter pleinement. Exemples : Ne pas regarder dans les yeux, se faire discret au point de ne pas prendre la parole, faire semblant d’être sur son téléphone. Pour ma part j’étais mal à l’aise avec le silence (En classe, devant un film, dans une salle d’attente. …) ou le regard d’autrui, donc je faisais en sorte de faire un bruit ou de baisser la tête pour éviter de déglutir de manière forcée et que cela s’entende et se voit.
Comment les éléments entretiennent l’anxiété sociale :
Une patiente de Christophe André et Patrick Légeron
« Je fais tout pour éviter d’avoir à affronter les situations sociales, je n’y arrive pas, si je me fais coincer j’essaie alors de fuir, sous un prétexte ou un autre. Parfois, fuir et encore plus embarrassant que de rester, alors je reste. Mais en me faisant la plus petite possible, en m’inhibant complètement »
Enfin, dans certains cas, c’est la fuite en avant. On adopte un comportement inverse de ce que l’on ferait spontanément, par exemple se montrer anormalement familier avec des inconnus ou des supérieurs lors d’un cocktail, quitte à s’en trouver mort de honte le lendemain … Et à éprouver alors le plus mal à rencontrer à nouveau les personnes auxquelles on s’est ainsi donné en spectacle
Le problème reste le même : On évite ce qu’on redoute et plus on l’évite plus on le redoute. Et comme le disait Sénèque « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas les faire. C’est parce que nous n’osons pas les faire qu’elles sont difficiles »
Chapitre 4 : Tempête sous un crâne
Benoît, 47 ans, enseignant
« J’ai toujours l’impression d’être jugé, d’être sur la sellette. Un regard, un sourire, un silence, et je me retrouve déstabilisé. Chaque fois, j’ai l’impression de passer un examen, d’être coupable de quelque chose … »
Laurent, 36 ans, conducteur de travaux publics
« Je me complique la vie. Je n’arrête pas de me demander si ce que j’ai fait est bien, quelle impression les autres ont de moi, si je n’aurais pas dû dire les choses différemment, comment les gens vont réagir à mes faits et gestes »
L’anxiété sociale est associée à tout un ensemble de perceptions spécifiques de soi-même et du monde environnant. La psychologie cognitive traite de cela. La psychanalyse s’attache surtout au pourquoi des problèmes. Le cognitivisme cherche plus à répondre à la question du comment.
Définition Cognition :
Pensées automatiques, récurrentes et involontaires qui reviennent inlassablement dans certains contextes. Exemple : « Je ne l’ai pas regardé dans les yeux il a du remarquer mon mal à l’aise » « Je n’y arriverai jamais » etc .. Elles prennent l’allure de quasi-certitudes conscientisées. Ces pensées ont 3 axes :
– Le pensées sur soi-même : « Ma voix n’est pas assurée » ; « Je tremble trop » ; « Je ne suis pas intéressant »
– Pensées ce que disent les autres : « Ils me trouvent ennuyeux » ; « Ils ont repéré mes tremblements » ; « Elle va me trouver impoli »
– Pensées sur ce que vont faire les autres : « Ils ne me réinviteront plus » ; « Ils vont me faire une remarque à ce sujet » …
Cela confirme que l’anxiété sociale est souvent associée au regard négatif qu’on porte sur soi et ses performances tout en y accordant une importance démesurée et une autodévalorisation très excessive. Elle est de ce fait corrélée à une estime de soi basse. L’anxiété sociale est d’ailleurs très souvent anticipatoire : « Si je prends un verre, je vais trembler ; Si je tremble, les gens vont me regarder ; S’ils me regardent, ils vont s’apercevoir que je suis ému ; S’ils voient que je suis émotif, ils penseront que je suis quelqu’un de faible et de peu fiable … »
L’anxiété est omniprésente – Avant – Pendant – Après comme en témoigne ce schéma :
Avant la situation | Anticipation négative | On imagine le pire des scénarios possibles |
Pendant la situation | Focalisation sur soi | On se concentre sur son malaise intérieur plus que sur la situation en cours |
Après la situation | Honte | On repense inlassablement à ses erreurs présumées, et on amplifie les conséquences |
Avec deux caractéristiques qui prédominent :
1-) Une désorganisation des capacités de réflexion et d’analyse
2-) Une hypervigilance inquiète vis-à-vis de l’environnement
La peur influence la réalité
J’ai par le passé connu une femme qui était Éreutophobe à un niveau important. Elle me racontait que plus elle y pensait plus son rougissement se manifestait et s’accentuait. C’est justement ce qui est évoqué dans ce livre. Les psychologues décrivent ce phénomène sous le terme de « Prophéties autoréalisées ».
Deuxième Partie : Des peurs normales aux peurs pathologiques
Les quatre principales formes d’anxiété sociale
Anxiété sociale normale | Anxiété sociale pathologique | |
Manifestations anxieuses ponctuelles et égo-dystonique | Trac, appréhensions ponctuelles | Phobie sociale |
Manière d’être permanente et ego-syntonique | Timidité | Personnalité évitante |
Elle est soit :
Ego-syntonique = en relative concordance avec la vision que le sujet à de lui-même (« c’est dans mon caractère »)
Ego-dystonique = en opposition avec les aspirations du sujet (« Je me supporte pas quand je suis comme ça « )
Chapitre 1 : Trac et appréhensions
Définition Trac : Anxiété intense mais passagère, limitée à une situation et à un contexte donné.
Un critique de Rock le définit d’une manière très juste mais non sans humour « Dans le langage des artistes on appelle ça les chocottes, les jetons, la pétoche si vous préférez. Qui vous transforme le coeur comme un solo de Ringo Starr »
Presque l’intégralité de la population a déjà ressenti du trac, c’est normal. Cela peut-être même être bénéfique car le stress, jusqu’à un certain seuil, améliore les performances. D’ailleurs faits surprenants, une étude a démontré que les traqueurs avaient un rythme cardiaque plus élevé que les personnes atteintes de phobie sociale, juste avant de prendre la parole en public. Au moment de la prise de parole en public leur stress devenait par contre égal à celle des sujets normaux contrairement aux anxieux sociaux qui gardaient un rythme cardiaque élevé.
Trac ou phobie sociale ?
Trac | Phobie Sociale |
Votre anxieté est forte peu avant la situation | Votre anxiété est très forte longtemps avant la situation |
Elle diminue assez vite dès que commencez à parler | Elle ne diminue pas lorsque vous parler. Elle peut augmenter |
Même si votre anxiété est forte et vous gêne, vous continuez de parler | Votre anxiété peut atteindre le niveau d’une attaque de panique incontrôlable, et vous obliger à quitter la situation |
Vous vous sentez soulagé après avoir terminé votre intervention | Vous vous sentez honteux après avoir terminé |
Vous récupérez assez vite ensuite | Vous vous sentez épuisé en suite |
Si vous avez régulièrement l’occasion de prendre la parole dans les mêmes circonstances diminue peur à peu (habituation) | Même si vous êtes régulièrement contraint de prendre la parole dans les mêmes circonstances, votre anxiété ne diminue pas, et vous avez plutôt l’impression qu’elle augmente (sensibilisation) |
Chapitre 2 : La timidité
«La timidité a été le fléau de ma vie» Montesquieu
«La confiance fournit plus la conversation que l’esprit» Rochefoucaud
Définition timidité : Inhibition, manque d’assurance et de hardiesse dans ses rapports avec autrui
La timidité est chronique et durable et le concerné redoute particulièrement les premières fois. Mais au fil du temps son angoisse se calme et il parvient à s’adapter contrairement à l’anxieux social qui voit son anxiété s’accroître. Voilà pourquoi la timidité ne peut pas être considéré comme une maladie.
« Moi ce qui m’intimide, c’est tout ce qui est nouveau, imprévisible ou soudain » disait un patient
Une étude portée sur des étudiants qui étaient filmés a démontré que les timides parlaient moins, riaient moins, regardaient moins dans les yeux, mettaient plus longtemps à relancer la conversation et les temps de silence étaient plus fréquents dans leur discours. On retrouve aussi un registre de mimiques et d’expressions moins riche. En revanche, dans un cadre familier les timides se comportement tout à fait normalement.
les qualités du timide : A l’écoute – L’empathie – Observateur – Sait lire les états d’âme d’autrui – Désir de bien faire et discrétion appréciés dans les milieux professionnels – Attentif aux besoin des autres
Il faut noter à ce propos que ce désir d’être apprécié est moins angoissant que la peur permanente d’être rejeté que ressent le phobique social.
La timidité gêne d’ailleurs plus les hommes que les femmes et les personnes qui consultent pour ce problème sont assez souvent des hommes : notre société trouve d’ailleurs volontiers du charme aux femmes timides ( surtout si elles sont jeunes et jolies ) mais ne valorise guère la timidité masculine
Les souffrances du timide : Elle peut-être corrélée à la dépression ou l’utilisation d’alcool – Ils se dévalorisent – Leur timidité peut ralentir leur vie sentimentale et professionnelle – Elle conduit souvent à la solitude
Timidité | Phobie sociale |
Désir d’être accepté | Désir d’être oublié |
Inhibition, les premières fois, puis relative aisance au fur et à mesure des nouveaux contacts | La répétition des contacts ne met pas toujours plus à l’aise. Au contraire ( à cause de la peur d’être démasqué au fur et à mesure que l’intimité s’accroît) |
Gêne en situation sociale | Véritable panique en situation sociale |
Sentiment de déception après les prestatioEns sociales jugées insatisfaisantes | Sentiment de honte après les prestations sociales jugées insatisfaisantes |
Le désir de contact est supérieur à la crainte de l’échec | La crainte de l’humiliation est supérieur au désir de contact |
En cas de gêne sociale, conduites d’inhibition, et observation des autres | En cas de gène sociale, conduites de dissimulation de son malaise et auto-observation |
Les attitudes sociales amicales et accueillantes rassurent (Je n’ai pas à faire le premier pas) | Les attitudes sociales amicales et accueillantes peuvent embarrasser ou angoisser (Est-ce sincère ? Que faire ? ) |
Chapitre 3 : les personnalités évitantes :
« L’enfer c’est les autres » Jean Paul Sartre
Les personnalités évitantes préfèrent se dire « Je n’ai pas envie » ou « Je ne peux pas » ou « Ce n’est pas la peine » plutôt que « Ca me fait peur ». C’est nettement plus confortable.
D’ou parfois une vision du monde pleine de rancœur, d’amertume, de misanthropie … Par peur d’aller vers les autres, de bousculer son petit ordre rassurant, on finit par se dire que les autres sont décevants
Leur fréquence est assez mal connue, on l’évalue à environ 1% de la population. Dans près d’un cas sur deux, la personnalité évitante est associée à une phobie sociale.
Etes vous phobique sociale ou souffrez-vous aussi d’une personnalité évitante ? Diagnostique
Personnalité évitante | Phobie sociale |
Évitements rationalisés : J’évite car je n’en ai pas envie, ça ne vaut pas la peine, je suis trop fatigué. Etc | Évitements culpabilisés : « J’évite et je ne devrais pas, mais je ne me sens pas capable, je ne suis pas assez fort, j’ai honte … » |
Attribution de responsabilité externe : « c’est la faute des autres, ils ne sont pas assez accueillants, ouverts, indulgents etc » | Attribution de responsabilité internet : « C’est ma faute, je ne fais pas assez d’efforts, je suis trop émotif, je m’écoute trop etc » |
Peu demandeur d’aide pour son anxiété sociale | S’il est informé, demandeur d’aide pour on anxiété sociale |
Conscience floue de son anxiété sociale | Conscience claire de la souffrance due à son anxiété sociale |
Anxiété sociale ego-syntonique : « Je suis comme ça » | Anxiété sociale ego-dystonique « j’aimerais ne pas être comme ça » |
Très peu d’amis et de sorties non imposées | Quelques amis et capable de sorties non imposées |
Chapitre 4 : Phobie Sociale
Sandrine :
« De quoi ai-je peur, je ne le sais pas bien moi-même … Du regard des autres, ça oui, dans presque toutes les circonstances, ou du moins, chaque fois que je suis à découvert, que je dois me montrer et sortir de l’anonymat. Même pour des choses anodines : signer un chèque, demander un renseignement, dire à mon coiffeur que je souhaite comme coiffure … Je développe des ruses incroyables pour composer avec mon angoisse : je fais des détours, j’invente des excuses, je suis devenue une reine de l’esquive … Mais je m’épuise, j’ai de plus en plus de mal à affronter la vie »
Une autre étude suggérait que la phobie sociale, dans ses formes complètes et moins complètes quoique invalidantes, toucherait à un moment ou l’autre de leur vie, plus de 10% de la population Américaine. Cette maladie représenterait donc la troisième pathologie mentale, après la dépression et l’alcoolisme. Pour la phobie social, la moindre course, la moindre course démarche représentent une épreuve. Quant à la prise de parole en public qui est la forme spécifique la plus répandue de phobie sociale, ses conséquences peuvent s’avérer très importantes. La personne refusera catégoriquement une belle promotion si celle-ci implique de parler devant des groupes. Elle ne pourra être témoin au mariage religieux de ses amis car il lui faudrait pour cela lire des textes à l’église Etc …
Toute situation sociale peut s’avérer, à leurs yeux, comme une occasion d’être jugé et négativement évalué par autrui. Et comme ce jugement ne leur est jamais indifférent, il ne leur reste plus guère d’instants de tranquillité !
Masques et malentendus
Nombre de phobiques sociaux donnent l’impression d’être froids et distants. Cela s’exprime par la tension anxieuse qu’ils ressentent dans les situations d’échange et par le désir qu’ils ont de tenir autrui à distance, afin de ne pas révéler leur vulnérabilité. Ainsi, un certain nombre d’entre eux arrivent à donner le change, préférant passer pour des snobs antipathiques que pour des timides maladifs, selon la devise « plutôt désagréable que minable »
Beaucoup de comportements agressifs sont également explicables par ce mécanise. Mieux vaut passer pour un « râleur » ou même pour une « brute » que pour une victime.
Pour le phobique social, aucun échange n’est anodin. Chaque phrase, chaque pas, chaque regard, chaque poignée de main est comme un oral d’examen devant un jury impitoyable. Des croyances angoisses du type « les gens jugent sévèrement les autres » « Ils ne manqueront pas de faire preuve d’agressivité, de mépris ou d’ironie s’ils découvrent mes faiblesses » . On peut rencontrer des phobiques sociaux si interprétatifs du moindre détails qu’ils en arrivent à passer pour de véritables paranoiaques.
La phobie sociale se complique en dépression dans 50 à 70% des cas. Il est du au repli sur soi, le doute permanent sur ses capacités, l’usure nerveuse que suscite la peur de certaines situations ordinaires sont autant d’explications
Si l’anxieux social éprouve de la gêne ou de l’inconfort lorsque quelqu’un par exemple, le regarde dans les yeux, c’est que son esprit est aussitôt envahi par des pensées comme « il va voir que je rougis » ou « il va voir que je déglutis » Si un événement te chagrine, ce n’est pas lui, c’est le jugement que tu portes sur lui qui te troubles
Troisième Partie : Mais Pourquoi donc avons nous peur des autres ?
Chapitre 1 : La mécanique du psychisme
Notre cerveau récolte un nombre impressionnant d’informations par le biais de nos organes sensoritiels, mais ce sont plusieurs facteurs qui déterminent ce sur quoi nous concentrons notre attention. Cela peut dépendre de notre personnalité, de nos valeurs, de nos expériences passées ou bien des préoccupations immédiates et de notre état émotionnel à l’instant T. Après avoir mis l’accent sur certaines informations arbitrairement sélectionnées, notre cerveau va leur donner un sens qui déprendra de nos pensées automatiques autrement appelées cognition comme on l’a vu précédemment.
Si un collègue regarde sa montre lors d’une discussion autour du distributeur de café et que l’anxieux social le remarque, il pourrait être amené à avoir des cognitions de ce style « J’ennuie tout le monde ». Alors que d’autres personnes pourraient simplement penser « Il doit avoir du travail à terminer ». Cela démontre qu’entre la perception réelle des choses (Quelqu’un regarde sa montre) et l’émergence à notre esprit d’une cognition (« J’ennuie tout le monde ») notre cerveau a décidé de focaliser son attention sur l’aspect négatif et anxiogène. C’est le lot quotidien des gens atteints de phobie sociale oui qui manquent cruellement d’estime d’eux-même.
Ils ont aussi tendance à se créer des scénarios catastrophes en tirant des conclusions hatives sans preuves tangibles. Voici un exemple que j’ai très souvent vécu par le passé : J’observais une personne proche de moi grommeller des mots dans sa barbe pour X raisons, rendant ainsi ses propos inaudibles. A partir de là, je m’auto-persuadé qu’elle faisait des messes basses pour me dénigrer jusqu’à réussir à lui inventer des propos qui n’étaient que le fruit de mon imagination. Mais c’est pas tout, j’étais devenu un véritable explorateur à la recherche d’indices Il y a une forme de compulsion malsaine là dedans.
– Non seulement le fait de ruminer sans cesse des question s avant une confrontation sociale accroît l’anxiété mais il tend également à surévaluer les risques qu’il court, s’exagérant l’indifférence ou même l’hostilité de son auditoire, imaginant une foule de questions déstabilisantes auxquelles il ne pourra répondre de manière correcte, en même temps qu’il sous-évalue ses propres capacités. « je vais avoir l’air ridicule, je vais bafouiller et mélanger mes idées, ils vont me trouver incompétent .
– Tous les phobiques sociaux, lorsqu’ils cherchent à expliquer leurs difficultés, invoquent le manque de confiance en eux-mêmes. Celui-ci n’est en fait que la tendance à se sous-estimer et à su
révaluer l’adversité
– «On bavardait de tout et de rien comme à l’habitude, et je me disais qu’il fallait bien que je participe, lorsqu’une collègue a parlé d’un film qui venait de sortir sur les écrans et que justement j’avais vu ce Week-end précédent. J’en ai parlé sans trop de difficultés. Mais quand l’une des personnes a regardé sa montre, j’ai commencé à me sentir mal à l’aise, j’avais de plus en plus de mal à rassembler mes idées, fuyant le regard des autres et ne sachant pas comment me sortir de ce mauvais pas » Une pensée automatique avait surgi quand Jean-Yves avait remarqué son collègue regarder l’heure « j’ennuie tout le monde » Alors qu’une autre pensée du genre « Il doit avoir du taf à terminer » ou « Toujours aussi peu poli, ce Durand » Ou même rien du tout. Mais non. L’anxieux social ne traite que les informations qu’il encode sous une forme négative, alors qu’une autre personne aurait une toute autre vision de la situation
– La maximalisation du négatif et la minimalisation du positif sont des erreurs fréquemment mises en évidence chez l’anxieux social. La généralisation également. Comme le dit Jean-Yves « j’ennuie tout le monde »
– On a par exemple démontré que les phobiques sociaux interprétaient toutes les situations sociales incertaine de manières négatives (« on me sourit, c’est sans doute de l’ironie »)
– Les psychologues cognitifs se sont vites aperçus que ces pensées automatiques n’étaient que la partie visible de l’Iceberg. Au fond de notre psychisme sont tapies des croyances et des valeur que nous avons construites sur nous-mêmes et les autres. Le plus fréquent chez l’anxieux social c’est « je ne dois pas contrarier ou déranger sinon je serai rejeter » « Je dois être aimé et apprécié de tous » …
– Les anxieux sociaux deviennent d’une totale subjectivité en ce qui les concerne ! De nombreux travaux ont ainsi montré qu’ils ont une irrépressible tendance à avoir une mémoire très sélective, ne se souvenant à propos des situations sociales que des détails les plus négatifs
– L’anxiété sociale survient particulièrement lorsqu’un individu désire produire une impression favorable chez autrui mais craint de ne pas pouvoir y parvenir. Autrement dit les difficultés surgissent si la situation présente un enjeu, s’il existe une « mission à accomplir », comme le disait l’un de nos patients
Image de soi et anxiété sociale :
Désir de créer une impression favorable > Anxiété sociale
Crainte de ne pouvoir y parvenir > Anxiété sociale
– La crainte de pouvoir obtenir ou même simplement mériter l’estime d’autrui est à la base de l’anxiété sociale, elle témoigne le plus souvent d’une vision très (trop) élevée des critères à atteindre pour pouvoir s’estimer performant. Dans la plupart des cas, les anxieux sociaux placent la barre trop haut. C’est la raison pour laquelle dans les situations ou avec les personnes qui comptent, ils risquent particulièrement de perdre leurs moyens
– Etre gauche et savoir qu’on l’est, et souffrir de l’être, c’est là ce qui s’appelle être proprement timide
Chapitre 2 : Les Origines
– Chez les sujets présentant une phobie sociale, les chances qu’un de leurs parents de premier degré présente lui aussi une phobie sociale étaient multipliées par plus de trois par rapport à la population générale
Les conseils aux parents d’enfants timides :
1) Soyez vous-même sociable . 2) Facilitez ses contacts directs avec les autres adultes 3) Favorisez sa vie sociale avec d’autres enfants 4) Vivez en grand groupe à certains moments 5) Aidez-la à aller vers les autres enfants 6) Ne le brusquez pas
– Dans le taijin Kyofusho c’est la crainte de gêner autrui qui occupe le premier plan pour les Occidentaux, la peur d’être ridicule l’emporte sur celle de mette les autres mal à l’aise
– Le rôle du confucianisme, prônant la soumission de l’individu aux exigences du groupe familial et social, permet peut-être d’expliquer la fréquence du Taijin Kyofusho dans d’autres pays d’Asie, comme la Chine et la Corée
De l’exigence sociale à l’anxiété sociale
On se dit qu’il faut impérativement savoir communiquer pour pouvoir réussir.
Quatrième partie : Comment vaincre la peur des autres
Chapitre 1 : Les médicaments ou la psychothérapie
Les évitements sociaux ont quelque chose de confortable à court terme. Même s’ils appauvrissent l’existence à long terme.
Chapitre 2: Ne plus fuir
– La tendance des anxieux sociaux à fuir, à se retirer dans un petit monde solitaire est une constante. L’une des premières étapes pour s’en sortir consiste donc à s’habituer progressivement à affronter les situations redoutées
– Tant que l’on évite quelque chose on peut que continuer d’en avoir peur
Les principales étapes des techniques d’exposition
- Percevoir les difficultés en termes de situations-problèmes (Dans quelles situations m’arrive t-il de ressentir de l’anxiété sociale ?)
- Etablir une liste de situations
- Hiérarchiser les situations de la plus facile à la plus difficile
- Préparer la confrontation avec les situations
- Planifier l’affrontement (Dans quel ordre ? À quel moments ?)
- Exposition (Je me jette à l’eau)
- Evaluation des résultats ( Ce qui a marché ou non )
- Généralisation (Après plusieurs succès, j’aborde des situations auxquelles je me suis pas prépare)
– Chaque expositions doit être évaluées aussi précisément que possible. Quelqu’un qui n’ose pas prendre la parole en public ne peut espérer dès sa première intervention parler pendant dix minutes avec aisance et brio. L’important est que son intervention ait eu lieu, quelle qu’en soit sa qualité. C’est ensuite, avec la répétition de ces expériences, que l’angoisse diminue et qu’une relative aisance peut s’installer
– Alain qui est parvenu à atteindre l’ensemble des objectifs qu’il s’était fixé avec la thérapeute. Sa qualité de vie s’améliorera, comme ses rapports avec ses collègues. Il s’inscrit à une chorale et décida même de partir en voyage organisé sans connaître personne. Il se mit à parler avec presque tous les membres de groupe et certains devinrent même ses amis. « En fait, une fois qu’on a fait les choses on s’aperçoit que c’était beaucoup plus facile que prévu ; le tout, c’est d’oser le faire »
– Il faut savoir que ces exercices d’exposition doivent être répétés régulièrement. L’angoisse va effectivement diminuer de confrontation en confrontation, mais de manière très progressive, comme indiqué ci-dessous.
Quatre conseils fondamentaux pour mener avec succès vos efforts d’exposition
1er Conseil : Les exercices d’exposition doivent être suffisamment longs ( la diminution de l’angoisse arrive entre 20 et 40 minutes en général) On peut aussi répéter dans la foulée de brefs exercices d’exposition comme demander l’heure à un passant par exemple
2eme Conseil : Les exercices doivent être régulièrement répétés. Plus l’anxiété sociale est grande plus la diminution de l’angoisse au fur et à mesure des répétitions se fera lentement
3eme Conseil : Exercices d’exposition complets, c’est à dire sans évitements : évitements du regard, du silence …
4eme Conseil : Les exercices d’exposition doivent se concentrer sur l’extérieur et non sur vos sensations et vos craintes : Observez les autres personnes, le détail des lieux etc …
– On ne guérit pas d’une anxiété sociale pathologique sans accepter de s’exposer
Chapitre 3 : mieux communiquer
– Par la même, on peut diminuer son anxiété. On peut ainsi devenir plus acteur et moins spectateur, l’engagement dans l’action faisant baisser le sentiment de stresse et de tension
Chapitre 4 : Penser autrement
– L’anxiété sociale repose sur une double peur : peur des autres et peur de soi.
– Ces cognitions portent le plus souvent sur trois familles de craintes :
- Surévaluation de la visibilité des symptômes (rougir, trembler, déglutir … ou Défauts présumés (manque de culture, d’intérêt personnel …)
- Surévaluation de la négativité du jugement d’autrui « ils vont penser que … »
- Surévaluation des conséquences négatives de ces jugements sociaux « ils vont me dire … » « Ils vont me faire … »
Les principales croyances rencontrées dans l’anxiété sociale :
1°) Soumission à autrui > « je ne dois pas déranger, me mettre en avant … sinon je serai rejeté»
2°) Performance sociale > « Qd je me retrouve avec d’autres personnes je ne dois pas commettre d’erreur, ni subir de défaillance, sinon cela se retournera contre moi
3°) Hypervigilance vis à vis d’autrui > «Je dois être excessivement attentifs aux attitudes des autres sinon des choses vont m’échapper
4°) Hypercontrôle de soi > « Je ne dois pas laisser transparaître ma gène ou mes émotions »
5°) Visibilité des faiblesses personnelles ou des manifestations émotionnelles « Les manifestations d’émotivité que je ressens sont aisément décelables » « Mon manque de culture et d’intelligence sont faciles à détecter »
6°) Vigilance et menace de la part d’autrui « Les gens jugent négativement les faibles en les rejetant ou en les agressant »
Critères diagnostiques de la personnalité évitante
A) Evite les activités professionnelles qui entraînent des contacts importants avec autrui, par peur d’être critiqué, désapprouvé ou rejeté
B) Est réticent à s’impliquer avec autrui, à moins d’être certain d’être aimé
C) Restreint ses relations d’intimité par peur de se sentir honteux ou ridicule
D) Craint d’être critiqué ou rejeté en situations sociales
E) Reste réservé lors de nouvelles situations interpersonnelles, car ne se sent pas à la hauteur
F) Se perçoit comme socialement incompétent, pas attirant ou inférieur aux autres
G) Est, de façon inhabituelle, réticent à prendre des risques personnels ou à s’engager dans des activités nouvelles, car susceptibles de le mettre dans l’embarras
Comprendre la phobie sociale ce que vous devez savoir :
Anxiété sociale normale | Anxiété sociale pathologique : Phobie sociale |
Votre anxiété ne vous oblige pas a fuir les relations sociales | Vous êtes obligé d’éviter un grand nombre de situations sociales |
Au bout d’un certain nombre de rencontres avec les personnes ou les situations, votre anxiété est moins forte | Il arrive que vous n’êtes jamais rassuré, même auprès de personnes ou de situations que vous rencontrez très souvent |
Vous ressentez surtout de la gêne et de l’embarras | Vous éprouvez souvent une véritable panique et une grande honte |
Vous avez des amis et des relations, même s’il vous faut du temps pour vous lier | Vous avez peu d’amis et de relations |
Qu’est ce que la phobie sociale ?
Trois sortes de manifestations :
Des émotions pénibles : Crises d’angoisses avant et pendant les situations sociales, sentiment de honte après celles-ci. Angoisse difficile à contrôler, honte liée à l’impression que l’on a été ridicule ou inintéressant. Elle pousse la personne à se replier sur elle-même au lieu de rechercher du réconfort auprès de proches
Des modes de pensées négatifs : Peur permanente d’être jugée par les autres avec l’impression que les gens vont remarquer ses faiblesses. Mauvaise estime de soi. On juge négativement ce que l’on fait
Des comportement d’évitements : Evitement des situation sociales ou elle se sent trop vulnérable. Elle refuse certaines invitations, ne se rend pas aux réunions … Si elle ne peut éviter elle adopte des comportements de protection, destinés à ne pas attirer l’attention sur elle. Ne pas parler, ou très brièvement, ne pas regarder dans les yeux, ne pas donner son avis etc …
Ces évitements représentent un véritable piège : plus elle évite, plus elle a honte d’elle et continue d’avoir peur, ce qui augmenter encore ses idées négatives sur elle-même, ce qui la pousse à éviter encore plus … C’est pourquoi la phobie sociale ne disparaît pas d’elle-même et peut durer toute une vie.
Les conséquences de la phobie sociale sont : la solitude, difficulté professionnelle, dépression, tendance à boire de l’alcool … Elles ne sont pas perçues comme timide par leur entourage mais plutôt distantes, froides, peu sympathiques. Cette impression erronée vient de leur tendance à se protéger et à se mettre de la distance entre elles et les autres.
Les différentes formes de phobies sociales :
Il y a différentes formes de phobies sociales :
– Parfois la personne a surtout peur de l’apparition d’un signe physique d’anxiété (trembler, transpirer, rougir, déglutir ..)
– Parfois c’est une situation précise : Ecrire devant les autres, prendre la parole devant plus de 3,4 personnes
– Peur de toute forme de contact avec autrui : Même le simple fait d’être regardé entraîne l’angoisse
Tableau des situations quotidiennes difficiles dans la phobie sociale :
Famille de situations | Exemples concrets | Gêne dans la vie quotidienne |
Réussir à être performant | Faire un exposé, Lire un texte face à un groupe, examen oral, entretien d’embauche … | On ne peut prendre la parole dans les réunions professionnelles … |
Bavarder ou échanger quelques mots | Parler de la pluie et le beau temps avec les voisins, commerçants, collègues … | On évite de croiser ses voisins ou d’aller chez des commerçants, on ne participe pas à la pause café au taf |
Se révéler, rentrer dans les discussions approfondies | Nouer une relation durable avec quelqu’un, parler de soi, questions personnelles … | On évite les invitations, on fuit les relations amicales ou sentimentales |
Situations ou il faut s’affirmer | Donner son avis, dire que l’on est pas d’accord, répondre à des critiques ou remarques .. | On ne pas entendre son point de vue. On ne sait pas réclamer a un vendeur … |
Situations ou l’on va être observé | Manger, boire, écrire, si on nous regarde : rentrer dans un endroit ou il y a dejà du monde | Ne plus aller au resto, aux « pots », ne plus pouvoir rédiger un chèque, un formulaire, devoir arriver en premier dans les salles de réunion … |
D’ou vient la phobie sociale ?
Dans certains on pense qu’il existe dès la naissance des tendances anxieuses face à tout ce qui nouveau ou inconnu. Mais on sait que le fait d’avoir été élevé dans une famille ou on parlait peu aux autres personnes, on on recevait peu d’invités, peut aggraver des tendances à la timidité. De même certains événements traumatisants survenus à l’adolescence peuvent jouer un rôle dans la survenue d’une phobie sociale
Peut on s’en sortir ?
Médicaments + psychothérapie aide pas mal.
Les médicaments les plus efficaces sont des antidépresseurs dits « sérotonimergiques » parce qu’ils agissent sur la sérotonine, neurotransmetteur impliqué dans les états anxieux et dépressifs.
Ce traitement peut diminuer l’intensité de votre phobie sociale.
Il existe aussi des psychothérapies efficaces sur la phobie sociale : Les thérapies comportementales et cognitives. Ces psychothérapies apprennent à mieux se confronter aux situations qui font peur et à domestiquer l’angoisse.
Pour conclure : a PS est une maladie anxieuse fréquente. Elle entraîne forte souffrance et handicap social important. Les PS interprète généralement les événements de façon erronées ou disproportionnées.
Elles sont d’une exigences excessives envers elles-mêmes, beaucoup plus que les personnes non PS qui acceptent de ne pas être parfaits, de ne pas plaire à tout le monde.
Il faut donc ne plus fuir, arrêter d’avoir honte pendant la situation sociale ou on a l’impression que l’on dit est ridicule et nous infériorise, mais aussi après en ressassant ses erreurs et ses bêtises supposées. Et le réflexe d’une personne honteuse d’elle-même c’est de s’isoler, de se cacher. Or pour une personne phobie sociale ça va aggraver le problème.
Se confronter permets peu à peu de prendre le dessus sur la phobie sociale. Pour cela il faut s’exposer régulièrement et assez longuement aux situations angoissantes ( au moins 30/45 minutes ) et d’augmenter progressivement la difficulté, étape par étape.
Quelques astuces :
- Ne vous concentrez pas sur votre anxiété, mais sur la situationnels
- Rappelez vous que même si vous ressentez fortement votre malaise, les autres ne sont pas dans votre peau et souvent ils ne remarquent pas votre anxiété
- Après les exercices, félicitez vous d’avoir osés. Ne vous jugez pas. Et réfléchissez à ce qui pourra être amélioré ou non