Chapitre 1 : La rencontre avec maître Samtyang
Le livre « L’homme qui voulait être heureux » de Laurent Gounelle commence avec le narrateur, dont on ignore le nom, qui se trouve actuellement à Bali. Il cherche à rencontrer une personne qui, dit-on, a soigné le Premier ministre du Japon. Son séjour touche à sa fin, il lui reste peu d’argent. Mais, il parvient grâce à l’aide des passants à trouver l’entrée du jardin de cet homme. Le lieu est assez rudimentaire et dépouillé.
On apprend qu’il s’appelle maître Samtyang, qu’il a « au moins soixante-dix ans, peut-être même quatre-vingts » et que « ses vêtements étaient d’une sobriété désarmante, minimalistes et sans âge », au point de rendre perplexe le protagoniste.
Après un accueil chaleureux, le guérisseur lui demande d’expliquer la raison de sa venue. « Je viens pour un check-up«
Chapitre 2 : Un massage qui vire à la torture
Dans ce très bref chapitre, le héros se retrouve allongé sur le dos pour une séance de massage détendue et, à première vue, classique. Mais la séance vire à la torture quand maître Samtyang descend au niveau des orteils
Chapitre 3 : Le narrateur est malheureux
Le simple fait de tenir son petit orteil gauche entre le pouce et l’index fit souffrir intensément le héros. Suite à cela, le guérisseur pose son diagnostic : « Vous êtes quelqu’un de malheureux. Votre douleur en ce point précis est le symptôme d’un mal-être plus général. Si j’exerce la même pression au même endroit chez quelqu’un d’autre, il ne devrait pas avoir mal », affirma-t-il, avant de relâcher son pied.
Une discussion s’instaure entre les deux à coup de questions/réponses sur des sujets intimes au point d’embrasser et d’énerver le narrateur. On apprend qu’il est enseignant et se sentirait plus heureux s’il était en couple. Mais il se trouve trop maigre pour pouvoir plaire aux femmes, dit-il en étant à la fois rouge de honte et de colère.
Chapitre 4 : On devient ce que l’on pense être
Le vieil homme tente alors de faire comprendre que son problème est d’ordre mental et non physique. S’il a du mal à plaire aux femmes, c’est à cause de la perception qu’il se fait de sa prétendue maigreur vis-à-vis d’elles. A force de s’en persuader, il matérialise cela dans le monde réel. « Quand on se voit moche, les autres nous voient moches. Je suis certain que les femmes vous trouvent trop maigre. »
Il prend ensuite l’exemple de Nicole Kidman que le narrateur trouve magnifique et qui s’avère être son actrice préférée. Le sage lui demande de regarder « Eyes wide shut » et de faire un arrêt sur image sur une scène ou elle est entièrement nue. Cela, dans le but de constater qu’elle aussi a des imperfections et qu’il y a donc des dizaines de milliers de femmes aussi jolies. Mais parce qu’elle est persuadée d’être magnifique, elle le devient. « Elle se voit probablement comme l’une des plus belles femmes du monde. Elle le croit si fort que les autres la voient ainsi. »
Il propose alors au narrateur de se mettre dans la peau d’un bel homme ayant un impact énorme sur les femmes. « Ce qui plaît aux femmes, c’est ce qui émane de votre personne, c’est tout. Et cela découle directement de l’image que vous vous faites de vous-même. Quand on croit quelque chose sur soi, que ce soit en positif ou en négatif, on se comporte d’une manière qui reflète cette chose. On la démontre aux autres en permanence, et même si c’était à l’origine une création de l’esprit, cela devient la réalité pour les autres, puis pour soi. »
Puis, il lui demande de faire le même exercice, mais dans le sens inverse. En étant convaincu d’ennuyer les autres et de ne pas être intéressant. « Étant convaincu de ne pas être intéressant, vous allez
vous exprimer d’une manière qui rendra votre discours peu captivant. »
Le guérisseur dit qu’il y a plusieurs explications possibles au fait que l’on se mette à croire des choses sur soi, qu’elles soient positives ou négatives.
- Quelles sont les origines de nos croyances ?
✅1-) Par exemple, si des personnes crédibles à nos yeux (parents, enseignants…) disent des choses sur nous auxquelles on a accordé du crédit.
✅2-) Autre exemple : un bébé dont les parents ne réagissent pas à ses pleurs. On peut supposer, de manière un peu caricaturale, qu’il va croire qu’il n’a pas d’impact sur le monde environnant et, en grandissant, il n’ira donc pas vers les autres, persuadé que son influence est vaine.
✅3-) A l’inverse, des parents très réactifs à la moindre expression de leur enfant peuvent l’amener plus tard à développer une bonne estime de soi-même. Car pour lui, c’est juste une évidence : il produit un effet sur les gens.
« C’est surtout pendant l’enfance que se forgent la plupart des croyances que l’on a sur soi, mais on peut aussi en développer plus tard, même à l’âge adulte. Mais, dans ce cas, elles seront en général issues d’expériences très fortes sur le plan émotionnel.«
Le sage lui donne alors rendez-vous le lendemain en lui indiquant qu’il a certainement des problèmes beaucoup plus sérieux à traiter que son apparence physique.
Chapitre 5 : Introspection
Sur le chemin du retour, le protagoniste du roman repense à sa rencontre salvatrice avec le vieux sage. Il se sent à la fois épanoui et excité à l’idée de ce qu’il allait lui faire découvrir. Il prend également le temps de regarder ce qui l’entoure et notamment les offrandes devant chaque maison. « Leur religion ne repose pas sur une pratique codifiée heure fixe, ou certains jours de la semaine. Non, eux sont en contact direct avec les dieux. Ils semblent imbibés de leur foi, habités par elle en permanence. Toujours calmes, doux, souriants, ils sont sans doute, avec les Mauriciens, le peuple le plus gentil de la terre. » En balinais, le mot paradis n’existe pas, c’est simplement leur élément naturel.
A la tombée de la nuit, il arrivait à son bungalow qu’il avait loué pour un mois. Il était situé dans un petit village de pêcheurs. Moment idéal pour aller se promener sur la plage et repenser de nouveau à cette rencontre et à tous les enseignements prodigués par le vieil homme.
Chapitre 6 : Julian
Dans ce chapitre, l’auteur du livre révèle le nom du protagoniste, il s’appelle Julian.
Le matin, alors qu’il se promène, Julian croise la route de ses voisins hollandais en pleine cuisson de brochettes de poisson. Il s’agissait d’un couple : Hans et Claudia. Il voit en elle une femme douce et gentille, mais ne semble pas apprécier outre-mesure son compagnon, à cause de ses remarques et de son comportement de pacha.
Claudia invite Julian à venir le soir même pour assister à un concert et observer les tortues sur la plage de Pemuteran. Bien que la perspective de passer une soirée avec Hans ne l’excitait pas, il accepta, curieux de voir les bébés tortues.
Mais avant, il devait rendre visite à maître Samtyang.
Chapitre 7 : Une pluie de révélations bouleversantes
Sur place, Julian prend cette fois le temps d’apprécier le lieu ou se dégage paix et sérénité. Dès le début de l’entrevue, le guérisseur lui demande s’il est allé au vidéoclub pour louer le film « Eyes wide shut », mais il lui répond que non.
Il insiste alors sur les vertus de l’engagement. « Si vraiment vous souhaitez que je vous accompagne dans la voie qui vous fera avancer dans votre vie, il est nécessaire que vous fassiez ce que je vous demande, dans la mesure où vous ne l’avez pas refusé. Si vous vous contentez de vous en remettre à moi et de m’écouter, il ne se passera pas grand-chose. Êtes-vous prêt à vous engager en ce sens ? »
- Ce que l’on croit devient la réalité
« Les êtres humains sont très attachés à tout ce qu’ils croient. Ils ne cherchent pas la vérité, ils veulent seulement une certaine forme d’équilibre, et ils arrivent à se bâtir un monde à peu près cohérent sur la base de leurs croyances. Cela les rassure, et ils s’y accrochent inconsciemment. »
Le vieil homme mentionne qu’il est impossible de capter toutes les informations, tant il y en a des milliards, aussi bien sur le plan olfactif, du toucher, de la vue, du goût et de l’ouïe. L’être humain fait alors un tri sélectif de manière inconsciente des choses qui l’entourent, et cela dépend notamment de ses croyances.
Ainsi, quelqu’un qui se sent persécuté et voit ce monde comme hostile cherchera à capter des signaux pour prévenir tout risque potentiel. Inversement, une personne qui voit le monde comme une terre d’accueil ou les gens sont bienveillants focalisera son attention sur les aspects positifs de son environnement. Et de cette manière, dans un cas comme dans l’autre, cela renforce nos croyances.
- On adopte un comportement qui reflète la réalité à laquelle on croît
Le sage reprend le premier cas de figure. En étant convaincu que le monde est dangereux, qu’il faut s’en méfier, la personne va avoir un comportement qui est en corrélation avec ses croyances. Elle aura le visage fermé, peu affable, et sera en permanence sur ses gardes.
Les personnes qu’elle rencontrera percevront cette attitude fermée et inamicale. De facto, il y a de très fortes chances qu’elles-mêmes adoptent une attitude de défense similaire, en restant sur leurs gardes et en ne s’ouvrant pas à l’autre. Mais ce n’est pas tout, elle-même va sentir que les autres sont fermées et bizarres à son égard, ce qui va renforcer ses croyances et la convaincre encore davantage qu’elle a raison de se méfier. C’est un cercle vicieux infernal.
Ca marche aussi dans l’autre sens. Une personne souriante, ouverte aux autres et qui aime le partage verra en retour les gens se comporter de manière semblable à son endroit. Elle aura la preuve que le monde est bien sympathique. Sa croyance sera ainsi renforcée.
Il ajoute : « Mais il faut comprendre que tout ce processus est inconscient. C’est en cela qu’il
est puissant. A aucun moment, vous ne vous direz consciemment : «C’est bien ce que je croyais, les gens sont sympathiques.» Non. Vous n’aurez pas besoin de vous le dire, parce que, pour vous, c’est normal. C’est ainsi, les gens sont sympathiques, c’est une évidence. De la même manière, ceux qui croient qu’il faut à tout prix se méfier des autres trouvent naturel de rencontrer des gens fermés, désagréables, même s’ils le déplorent par ailleurs. »
Julian est bluffé et bouleversé par toutes ces révélations. Le vieil homme conclut en lui disant qu’il ne faut pas juger nos croyances, elles ne sont ni positives, ni négatives. La seule chose que l’on puisse affirmer est qu’elles ne sont pas la réalité. Le plus intéressant, en revanche, est de voir les effets et l’influence qu’elles ont sur nos vies.
Le sage confie deux missions à Julian :
- 1-) ▶️La première consiste à rêver d’un monde idyllique ou tout est possible, tout en restant éveillé
- 2-) ▶️La deuxième consiste à rassembler les résultats des recherches scientifiques qui ont été menées, aux États-Unis, sur les effets des placebos.
Chapitre 8 : Une vie de rêve, avant un dur retour à la réalité
Julian rejoint sa voiture et semble fasciné par le sage et par ses connaissances. Il s’installe dans un restaurant de Ubud pour se ressourcer avant le concert qui a lieu dans une heure.
L’accomplissement de la première mission
Attendant son plat, il se remet à penser à la demande du sage de rêver à une vie idéale où il serait heureux… D’instinct, la première chose qui lui traverse l’esprit c’est de changer de métier. Julian en a assez de son job de professeur, et d’appliquer à la lettre le programme officiel à des élèves désintéressés. Il rêve d’un métier passion, et pour lui, il s’agit de la photographie.
Il aime capter l’instant en photographiant des visages qui révèlent la personnalité du sujet, ses émotions, ses états d’âme. Ne se limitant pas, il s’imagine en train de créer son propre studio indépendant à son image, qui rencontrerait un franc succès. Il doublerait voire triplerait son salaire actuel et en profiterait pour enfin s’acheter une belle maison. Il serait en couple avec une femme aimante, et apprendrait à jouer du piano.
Retour soudain à la réalité pour Julian qui prend conscience que ce rêve n’est pas démesuré, mais il le considère comme inaccessible pour lui. Ce qui lui laisse un goût amer dans la bouche.
Une fois dehors, Julian retrouve Hans et Claudia pour le début du concert
Chapitre 9 : la dure loi de la nature
Une fois le concert terminé, le trio part en direction de la plage de Pemuteram pour aller voir les tortues. Sur la route, Julian fait preuve de vigilance : « Le plus dur était d’éviter les voitures qui roulaient dans tous les sens, la plupart du temps sans éclairage. Les Balinais croient en la réincarnation et, de ce fait, n’ont pas peur de la mort. Cela les rend très imprudents, qu’ils soient piétons ou au volant… »
Après quelques consignes de sécurité et trois heures d’attente, ils peuvent enfin assister, les yeux écarquillés et le coeur attendri, à l’éclosion des œufs et la naissance des bébés tortues. Des membres d’une association de protection de la nature étaient là pour s’assurer de leur bien-être et éviter ainsi le braconnage.
Dans la foulée, ils apprennent que la plupart des bébés vont mourir dans les prochaines. Dévorés par des prédateurs, et parmi eux les requins. Statistiquement, sur les naissances de la nuit, un seul survivrait au bout du compte.
« La vie est une loterie« , dit Claudia, dépitée.
Son mari rétorque : « La vie est une course perpétuelle. Seuls les plus rapides s’en sortent. Ceux qui traînaillent, papillonnent ou s’accordent des plaisirs meurent. Il faut toujours aller de l’avant. »
Ce à quoi il venait d’assister était très enrichissant pour Julien : « J’étais abasourdi, autant par les bébés tortues que par ce que je venais d’entendre. C’était extraordinaire : en quelques mots seulement, chacun avait résumé toute sa vision de la vie. La dernière pièce du puzzle hollandais se mettait en place, donnant du sens à l’ensemble des scènes dont j’avais été le témoin. Je comprenais maintenant pourquoi Claudia acceptait le rôle de ménagère imposé par son mari elle avait juste tiré le mauvais numéro. Quand on a perdu, on a perdu, il n’y a rien à faire. On n’argumente pas quand on perd au casino ou au loto. Les choses sont comme elles sont, il ne sert à rien de vouloir les changer. Quant à Hans, je comprenais mieux son obsession de l’action et son incapacité à s’accorder des instants de détente. »
Chapitre 10 : l’effet placebo
Julian se réveille tôt dans le but d’accomplir sa deuxième mission, avant de rejoindre au plus vite le vieil homme. Il prend la route en direction de l’Amankila, l’un des plus beaux palaces du monde, afin de se connecter à internet.
L’accomplissement de la deuxième mission
En effectuant ses recherches sur internet, il prend conscience de l’impact psychologique que les placebos peuvent avoir sur les patients malades. Persuadés que ce sont de vrais médicaments, ils se comportent donc en conséquence, en croyant que cela va les guérir. En effet, une étude effectuée par un très sérieux laboratoire réputé pour ses chimiothérapies a démontré que, 33% des patients qui avaient ingéré un placebo en avaient perdu leurs cheveux. Tout ça par la seule force de leurs croyances, puisque les placebos n’ont strictement aucune substance active.
Un autre cas a mis en évidence que pour 30% des patients, la croyance en la guérison suffisait à guérir le patient. Même des douleurs pouvaient disparaître ainsi. Un placebo était aussi efficace que la morphine dans 54 % des cas. Ils suffisaient juste qu’ils y croient…
Tous ces chiffres ont un peu révolté Julian qui se demande, entre autres, pourquoi le grand public et les médias n’y avaient pas accès. Si bien qu’en quittant la pièce, il laissa volontairement l’écran de son PC allumé dans l’espoir que le prochain résident à entrer ici serait le patron d’un grand groupe de
presse.
Chapitre 11 : Le testament du bonheur
Julian arrive à Ubud après 1H30 de trajet depuis l’Amankila, mais aucune trace de maître Samtyang qui s’est absenté. Il lui laisse toutefois un mot :
« Avant notre prochaine rencontre:
– Écrivez tout ce qui vous empêche de réaliser votre rêve d’une vie heureuse.
– Faites l’ascension du mont Skouwo«
Frustré, mais déterminé à voir le sage le lendemain, Julian prend la direction du mont Skouwo, une ascension estimée entre 4 et 5 heures. D’autant plus qu’il ne lui restait plus que 3 jours avant son départ.
Après plusieurs kilomètres en voiture, notre héros se questionne sur l’intérêt de grimper cette montagne. Finalement, n’en ressentant pas l’envie, il fait demi-tour pour rentrer au bungalow.
Peu avant le coucher de soleil, Julian s’arme d’un carnet et s’assoit à une table pour y consigner ce qui lui était venu à l’esprit, la veille, au restaurant. « J’avais l’impression d’écrire mon testament de
bonheur. Si je venais à mourir, mes héritiers pourraient lire la vie que j’aurais aimé avoir. »
Il se questionne sur ce qui l’empêchait de vivre la vie qu’il désirait tant. « Il me fut malheureusement
facile de trouver les raisons qui rendaient impossibles la réalisation de mes rêves, de mes projets, la mise en œuvre de mes idées et, finalement, mon accès au bonheur. » en ajoutant peu après « J’avais le sentiment que je n’étais pas fait pour vivre pleinement heureux. Le bonheur était peut-être réservé à certaines personnes, à quelques élus dont je n’étais pas. »
Chapitre 12 : De nouvelles leçons riches d’enseignement
En retournant à Ubud le lendemain, il a la joie de retrouver maître Samtyang qui lui demande s’il a terminé les deux missions qu’il lui avait confiées. Julian lui dit avoir été surpris et impressionné que les placebos puissent avoir un impact sur des maladies « palpables ».
Le sage lui répond que bien avant, Jésus s’appuyait déjà sur les croyances des gens pour les guérir. Il sort une bible d’un petit coffre en bois en lisant ce passage :
– Jésus répond à des aveugles qui le supplient de les guérir (Matthieu 9, 28) : « Jésus leur dit : – Croyez-vous que je puisse faire cela ? – Oui, Seigneur, lui répondirent-ils. Alors, il leur toucha les yeux en disant : – Qu’il vous soit fait selon votre foi. » Ce qui surprit à nouveau Julian.
Il prend ensuite l’exemple d’une femme à qui on a diagnostiqué une leucémie lors de sa première prise de sang. Lors de la seconde, elle n’avait plus rien. La troisième a de nouveau confirmé qu’elle avait un cancer du sang. Mais la quatrième a une nouvelle fois contredit cela. Il s’est avéré que cette femme souffrait d’un dédoublement de la personnalité. L’une de ses personnalités était atteinte d’un cancer, l’autre pas.
Pour clore le chapitre sur la santé, le vieil homme révèle à Julian que ceux qui pratiquent une religion ont une espérance de vie de 29% supérieure à celle des autres.
- Le mensonge fait baisser le taux de vibration, la vérité est libératrice
Peu après, une femme amène un plateau de nourriture dont l’aspect collant le rebute. Julian tente vainement d’y échapper en prétextant avoir trop mangé ce matin, mais finit par accepter à contrecœur de peur de vexer son hôte. Ce qui amuse beaucoup maître Samtyang qui a vu son petit mensonge.
« Ce n’est pas le message qui peut vexer, mais la façon de le transmettre, de le formuler. Si on y met la forme, par exemple en remerciant l’autre pour son intention positive, on ne le vexe pas. Ou sinon, c’est qu’il est particulièrement susceptible, et alors c’est, d’une certaine manière, son problème, pas le vôtre. » Il ajoute que mentir génère une énergie négative, alors que la vérité est quelque chose de libérateur.
Julian profite de ces paroles pour lui avouer qu’il n’a pas gravi le mont Skouwo par manque d’envie. Il sort et lit ensuite ces notes sur sa vision d’une vie idéale et tout ce qui l’empêche de la réaliser.
- Le facteur chance n’existe pas
Le sage lui demande alors, pour quelle raison, selon lui, il n’a pas réussi à atteindre ses rêves ? Julian déclame : « Je crois déjà que je n’ai pas beaucoup de chance d’une façon générale. Pour réussir sa vie, il faut de la chance, et je ne suis pas quelqu’un de très chanceux… »
La réponse du sage ne se fait pas attendre « Je ne crois pas en la chance. Je crois que chacun rencontre dans son existence un grand nombre d’opportunités en tout genre, et que certains savent les repérer et les saisir, d’autres pas. »
- Les barrières limitantes
Les deux hommes évoquent ensuite les différents éléments du rêve de Julian en commençant par l’élément central, créer son propre studio de photographies de mariage. Mais, il ne sait pas s’il en est capable. « Si vous vous basez seulement sur un ressenti, alors vous n’avez pas le moyen de savoir si c’est la réalité ou juste une croyance limitante. » Dit le vieil homme qui l’encourage à clarifier son projet et à chercher à acquérir les compétences qui lui manquent.
« Le mot « peur » avait un écho particulier en moi. Pendant quelques instants, il résonna comme un gong dans ma cage thoracique, un gong dont les vibrations descendaient profondément dans les méandres de ma personnalité. Ce qui remonta à la surface m’apparut alors comme une évidence. »
Son mentor lui démontre également l’importance d’aller au-delà de la peur, sans hésiter à demander conseils et soutien à autrui pour se permettre d’évoluer. Il insiste aussi sur le pouvoir de la résilience et de se relever rapidement après chaque échec. « Les bébés ont énormément de choses à nous apprendre. Regardez un enfant qui apprend à marcher : vous croyez qu’il réussit du premier coup ? Il tente de se redresser et hop ! Il tombe. C’est un échec cuisant, et pourtant il recommence immédiatement. Il se redresse à nouveau et… Il retombe ! Un bébé va tomber en moyenne deux mille fois avant de savoir marcher. »
- Des sacrifices sont parfois nécessaires pour concrétiser ses rêves
Enfin, lorsque le sage lui dit qu’il pense qu’il aurait sans doute besoin de suivre une vraie formation
en management, Julian répond qu’il n’a ni le temps, ni l’argent, ni l’envie de sacrifier ses vacances, bien qu’il désire réaliser son rêve.
« C’est à vous de choisir ce qui est le plus important pour vous : réaliser votre rêve, ou profiter de vos congés. Il y a des circonstances où l’on est amené à faire des choix, donc à
renoncer à des choses auxquelles on tient, pour aller vers ce que l’on a le plus à cœur. Si vous ne renoncez à rien, vous vous abstenez de choisir. Et quand on s’abstient de choisir, on s’abstient de vivre la vie que l’on voudrait.«
Avant de partir, le vieil homme lui confie une mission. Il s’agira d’aller à la rencontre des gens avec pour objectif de recevoir une réponse négative. Et plus précisément, d’obtenir cinq réponses « non » d’ici à leur prochaine rencontre demain.
Chapitre 13 : le jeu du ni oui ni non
C’est à Ubud, à quelques kilomètres du village ou vit le vieil homme, que Julian se tente à l’exercice du refus avec beaucoup de peur.
Malgré de l’audace et des tentatives d’approches variées, toutes ses tentatives se soldent par des réponses positives. Abattu, il entre dans un café pour se rafraîchir. « Une fois la porte franchie, la tranquillité du Yogi’s contrasta brutalement avec ma lassitude et m’enveloppa instantanément de bien-être. » Requinqué, Julian tente à nouveau sa chance, mais les résultats sont encore infructueux.
Quand soudain, il aperçut l’homme qui pouvait le sauver « Hans ! Hans ! Peux-tu me prêter de l’argent ? »
Chapitre 14 : 2/5
D’une façon presque jubilatoire, il rentre au bungalow avec un premier non, celui de Hans. « J’avais failli tendre les bras en l’air et lever le regard au ciel en tombant à genoux, comme le font les champions de tennis qui viennent de remporter la balle de match de la finale d’un tournoi du Grand Chelem. J’aurais aussi pu me jeter à son cou et l’embrasser avec reconnaissance. »
Puis un deuxième dans la foulée en téléphonant à l’agence de voyages de Kuta, où on lui avait dit que NON, il n’était pas possible de changer son billet d’avion sans s’acquitter d’une pénalité de six cents dollars. Ce qui avait tout l’air d’une mauvaise nouvelle l’emplissait de joie.
Porté par son élan, il appelle son ancien directeur afin qu’il l’aide à lui transmettre divers aspects de son savoir-faire en matière de photographie. L’homme accepte et Julian savoure.
Chapitre 15 : Savoir s’entourer
Le chapitre commence directement par un dialogue avec Maître Samtyang. Quand il apprend que Julian a eu des difficultés à récolter des « non », il sourit et lui dit :
« Les personnes qui ont peur du rejet sont très loin de savoir qu’il est rare d’être repoussé par les autres. C’est même presque difficile à obtenir. Les gens sont, dans l’ensemble, plutôt enclins à vous aider, à ne pas vous décevoir, à aller dans le sens de ce que vous attendez d’eux. C’est précisément lorsque l’on craint d’être rejeté que l’on finit par l’être, suivant le mécanisme des croyances que vous avez maintenant apprises à connaître. Quand on apprend à aller vers les autres pour leur demander ce dont on a besoin, c’est tout un univers qui s’offre à nous. La vie, c’est s’ouvrir aux autres, pas se refermer sur soi. Tout ce qui permet de se connecter aux autres est positif. »
Julian lui avoue ensuite se sentir peu à l’aise quand il s’imagine dans la peau d’un photographe. Cela est dû en bonne partie à l’éducation qu’il a reçue, ses parents l’ont toujours poussé à faire des études supérieures. Le métier de photographe est donc considéré comme peu sérieux par son père et sa mère.
Le sage lui rappelle qu’il n’est pas responsable des opinions d’autrui, et qu’il doit persévérer dans cette voie qu’il a choisie. Il lui dit aussi qu’il y a trois types de personnes à l’annonce d’un projet. Les neutres, ceux qui encouragent, ceux qui cherchent à vous faire renoncer. Il faut à tout prix s’éloigner de cette troisième catégorie, les briseurs de rêves. En agissant ainsi, elles répercutent leurs propres peurs sur les autres.
Par contre, en cas de doute, faire appel à des connaisseurs dans le domaine visé est une excellente idée. Tout comme le fait d’avoir autour de nous des gens qui nous aiment, croyant fermement en nous et en notre projet.
Chapitre 16 : Tu es le maître de ton destin
L’envie de gagner de l’argent
L’un des autres aspects qui retient Julian quand il visualise son projet, c’est l’argent. « Dans mon rêve, je gagnais de l’argent, suffisamment en tout cas pour pouvoir me payer une maison avec un jardin, et, en fait, je ne suis pas tout à fait à l’aise avec cette idée. Je ne suis pas sûr d’être fait pour gagner de l’argent, ni d’en avoir vraiment envie au fond de moi. Bref, il y a quelque chose qui me chagrine sur ce point. »
Le sage s’attendait à ce qu’il parle tôt ou tard de l’argent, objet de fantasme et de peur à la fois. Une partie de lui a envie d’en gagner pour lui permettre d’avoir plus de liberté, et un certain confort matériel. Mais, le vieil homme le met en garde face à la cupidité, à cette envie de toujours plus qui rend insatiable et malheureux.
Le rejet de l’argent
Une autre partie de lui a une aversion de l’argent, car il sait que ça peut faire tourner les têtes. Selon son mentor, l’argent ne doit pas être quelque chose que l’on devrait accumuler, mais plutôt quelque chose que l’on devrait utiliser.
« Si l’on utilise l’argent gagné pour donner à d’autres la possibilité d’exprimer leurs talents, leurs compétences, en faisant appel à leurs services, alors l’argent produit une énergie positive. À l’inverse, si l’on se contente d’accumuler des biens matériels, alors la vie se vide de son sens. On se dessèche petit à petit. Regardez autour de vous : les personnes qui ont passé leur vie à accumuler sans rien donner sont déconnectées des autres. Elles n’ont plus de vraies relations humaines. Elles ne sont plus capables de s’intéresser sincèrement à une personne, ni d’aimer. Et, croyez-moi, quand on en arrive là, on n’est pas heureux ! »
Pour le sage, qui reprend les principes de la philosophie hindouiste, gagner de l’argent est un objectif valable qui correspond à l’une des phases de l’existence. Il faut ensuite évoluer vers autre chose pour réussir sa vie.
- Réussir sa vie, c’est quoi ?
« Une vie réussie est une vie que l’on a menée conformément à ses souhaits, en agissant toujours en accord avec ses valeurs, en donnant le meilleur de soi-même dans ce que l’on fait, en restant en harmonie avec qui l’on est, et, si possible, une vie qui nous a donné l’occasion de nous dépasser, de nous consacrer à autre chose qu’à nous-mêmes et d’apporter quelque chose à l’humanité, même très humblement, même si c’est infime. Une petite plume d’oiseau confiée au vent. Un sourire pour les autres. »
Il rappelle que l’être humain se complaît dans le laisser-aller, mais s’épanouit dans l’exigence de soi, dans les défis personnels. C’est ainsi que l’on développe un sentiment de fierté et d’accomplissement, tout ceci contribue à notre épanouissement personnel. A nous rendre heureux.
- Je suis le capitaine de mon âme, le maître de mon destin
Comme le répète le vieil homme, la vie est une question de choix et ces choix nous appartiennent totalement. C’est en se délestant de nos croyances qui nous limitent qu’on s’offre le luxe de pouvoir prendre des décisions en accord avec nous-mêmes.
« Vous savez, reprit-il, on ne peut pas être heureux si l’on se voit victime des événements ou des autres. Il est important de comprendre que c’est toujours vous qui décidez de votre vie, quelle qu’elle soit. Même si vous êtes le dernier des subalternes sur votre lieu de travail, c’est vous qui êtes le directeur de votre vie. C’est vous qui êtes aux commandes. Vous êtes le maître de votre destin. »
Avant de terminer l’entrevue, Julian indique à maître Samtyang qu’il doit prendre son avion demain après-midi et rentrer au pays. Il aurait aimé le revoir une dernière fois le matin, mais le sage n’est pas disponible. Un choix cornélien se pose alors pour Julien : partir le lendemain comme c’est prévu, ou bien, décaler son départ et payer une somme exorbitante.
Chapitre 17 : Le choix cornélien
600 dollars, c’était le prix que Julian devait débourser pour décaler son vol. Après une longue hésitation en pesant le pour et le contre, il décide finalement de rester. Il finirait bien par combler le découvert sur son compte, tandis que l’expérience qu’il vit grâce à maître Samtyang, lui sera peut-être bénéfique jusqu’à la fin de ses jours.
Après avoir reçu des propos véhéments d’un automobiliste furibond, Julian réussit à garder son calme, riche des enseignements appris grâce à son mentor. Il se rend ensuite sur le bord de mer à la terrasse d’un beau café-glacier pour y observer et écouter les gens, en essayant de découvrir les croyances pouvant être à l’origine de leurs attitudes.
Chapitre 18 : le dernier apprentissage de maître Samtyang
Le lendemain matin, Julian traîne sur la plage en attendant avec impatience cet ultime rendez-vous avec le sage. Il se demandait quel était ce fameux « apprentissage majeur » que le sage lui avait réservé pour leur dernière rencontre.
Une fois sur place, Julian apprend par le biais de son assistante que maître Samtyang n’est pas disponible ce jour-ci, mais il lui a toutefois laissé un mot. Désabusé et sentant la colère monter, il se précipita sur le mot et le déplia
« La déception, le désarroi ou peut-être même la colère que vous devez ressentir en entamant la lecture de ce message accompagnent votre transition vers une nouvelle dimension de votre être, un être qui n’a plus besoin de moi pour continuer son évolution. En prenant la décision de venir aujourd’hui, vous avez accompli un apprentissage majeur pour vous, en développant une capacité qui vous faisait cruellement défaut à ce jour : La capacité de faire un choix qui vous coûte, et donc de renoncer à quelque chose, autrement dit de faire des sacrifices pour avancer sur votre voie. C’est désormais acquis, le dernier obstacle à votre épanouissement ayant ainsi volé en éclats. Vous disposez maintenant d’une force qui vous accompagnera toute votre vie. Le chemin qui mène au bonheur demande parfois de renoncer à la facilité, pour suivre les exigences de sa volonté au plus profond de soi. Bonne route, Samtyang »
Julian reste silencieux. En passant de la colère à la stupéfaction. De la stupéfaction au doute. Du doute à la compréhension. De la compréhension à l’acceptation. De l’acceptation à la reconnaissance. Et de la reconnaissance à l’admiration.
Avant de quitter définitivement les lieux, Julian dépose sa chaînette porte-bonheur dans une petite boîte.
Chapitre 19 : Julian entame l’ascension du mont Skouwo
Surmontant sa paresse en retrouvant du courage et un souffle nouveau, Julian décide finalement de gravir le mont Skouwo.
« Pour moi, une nouvelle vie commençait, et, dorénavant, ce serait ma vie, fruit de mes décisions, de mes choix, de ma volonté. Adieu les doutes, les hésitations, les peurs d’être jugé, de ne pas être capable, de ne pas être aimé. Je vivrai chaque instant en conscience, en accord avec moi-même et avec mes valeurs. Je resterai altruiste, mais en gardant à l’esprit que le premier cadeau à faire aux autres est mon équilibre. J’accepterai les difficultés comme des épreuves à passer, des cadeaux que m’offre la vie pour apprendre ce que je dois apprendre afin d’évoluer. Je ne serai plus victime des événements, mais acteur d’un jeu dont les règles se découvrent au fur et à mesure, et dont la finalité gardera toujours une part de mystère. »
Julian s’accorde ensuite un dernier bain de minuit sur la plage.
Chapitre 20 : La transmission du savoir
Il se réveille sur la plage sans le souvenir de s’y être endormi. Après avoir marché au bord de l’eau, il aperçoit une petite fille de 5 ou 6 ans en train de dessiner un paquebot sur le sable à l’aide d’un bâton.
L’enfant lui confie qu’avant, elle rêvait de devenir capitaine de navire, mais son grand-père lui a dit que c’était un métier trop difficile pour les filles.
Julian lui répond : « Andy, ne laisse jamais personne te dire ce dont tu n’es pas capable. C’est à toi de choisir et de vivre ta vie. »
Andy le regarde attentivement, et soudain, un sourire illumina son visage. Elle s’éloigna d’une démarche
confiante, le regard tourné vers le large, où le paquebot traçait sa route à l’horizon.
Voir l’article précédent : (Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une)