Histoire inspirante, épisode 5 : Robert Gould Shaw

Histoire inspirante Robert Gould Shaw : Portrait
Robert Gould Shaw

Qui est Robert Gould Shaw ?

Né à Boston en 1837 dans une famille aisée, philanthrope et abolitionniste, Robert grandit dans un environnement progressiste. Sa famille vit du patrimoine légué par son grand-père, un homme d’affaires prospère.

En 1856, à l’âge de 19 ans, il est admis à la prestigieuse université Harvard. Mais peu attiré par les études et mal à l’aise dans ce milieu élitiste, il abandonne au bout de quelques années. Il tente ensuite de travailler avec un oncle commerçant en porte-à-porte, mais ce métier ne lui convient pas davantage. Il cherche encore sa voie.

La guerre de Sécession

Lorsque la guerre de Sécession éclate en avril 1861, Shaw s’engage dans l’armée de l’Union. Il est nommé sous-lieutenant dans un régiment d’infanterie. Son rôle initial consiste à appréhender les esclaves en fuite pour les ramener à leurs “propriétaires”, bien que sa famille soit fermement opposée à l’esclavage.

En mai 1861, Shaw est attaqué par des soldats sudistes. Une balle de fusil est arrêtée par sa montre en or, ce qui lui sauve la vie. Il continue son service et participe, en septembre 1862, à la terrible bataille d’Antietam dans le Maryland. La plus sanglante de l’histoire des États-Unis. Bien qu’aucun camp ne sorte véritablement vainqueur, Abraham Lincoln profite de ce moment pour annoncer la Proclamation d’émancipation, un tournant décisif dans le conflit.

À partir de là, la guerre ne vise plus seulement à préserver l’unité du pays. Elle prend une nouvelle dimension : celle de la lutte contre l’esclavage. Pour les soldats du Nord, le combat prend alors un tout autre sens.

Histoire inspirante Robert Gould Shaw : Glory (1989)
Glory remporte trois oscars en 1990

Le 54e régiment du Massachusetts

En février 1863, Robert Gould Shaw est choisi pour diriger le 54e régiment du Massachusetts, le tout premier régiment de soldats afro-américains dans l’armée de l’Union. D’abord réticent, il finit par accepter.

Le 3 juin, en Géorgie, il croise la route du colonel James Montgomery, un officier qui l’oblige à participer au pillage et à l’incendie d’une petite bourgade. À son retour au camp, Shaw envoie un rapport au gouverneur du Massachusetts pour demander si Montgomery a réellement suivi les ordres du général. Ce message parvient jusqu’à Abraham Lincoln, qui finit par démettre Montgomery de ses fonctions.

Au camp, Shaw découvre que ses soldats noirs reçoivent 10 dollars de solde par mois, contre 13 dollars pour les soldats blancs. Il s’insurge auprès du gouverneur et fait le forcing pour que cela change, il demande également des chaussures neuves pour ses hommes, qui marchent souvent pieds nus. Il insiste enfin auprès de ses supérieurs pour que ses soldats soient autorisés à combattre, lassé d’être cantonné aux tâches ménagères.

Shaw meurt au Fort Wagner, mais devient un symbole

Le 16 juillet 1863, le 54e régiment livre son premier vrai combat et tient bon face à l’ennemi. Deux jours plus tard, Shaw se voit confier la mission d’attaquer la batterie retranchée du fort Wagner protégeant la ville de Charleston.

C’est un massacre. Shaw mène l’assaut en tête, mais il est tué d’une balle en plein cœur. La moitié de ses soldats tombent ce jour-là. Le fort résiste, mais le courage du 54e régiment impressionne.

Ce n’est qu’après la guerre, dès le lendemain, qu’il sera réellement reconnu. L’héroïsme dont il a fait preuve aux côtés de ses soldats contribue à faire reculer le racisme et l’anti-abolitionnisme dans le Nord. La presse nationale, ainsi qu’Abraham Lincoln, leur rendent hommage. En 1897, la ville de Boston, sa ville natale, érige une sculpture en son honneur. En 1989, Glory sort au cinéma et retrace sa vie. Le film recevra trois Oscars.

Voir l’article précédent : (Michael Jordan The life)

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