Film inspirant N°5 : Le Petit Prince

Le Petit Prince : affiche du film
Le Petit Prince : affiche du film.

Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=-dEHr3ivwCc

Histoire du film

Adapter Le Petit Prince au cinéma relevait du défi. Comment revisiter une œuvre aussi précieuse et universelle sans en altérer la profondeur ni l’émotion ? Mark Osborne faisait le pari audacieux de la mise en abyme, en incluant une histoire originale dans le récit initial.

L’intrigue s’ouvre pourtant de manière analogue à l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry. Le narrateur nous parle de son amour du dessin et de l’incapacité des adultes à comprendre ses esquisses. Mais le temps a fait son office et il a fini par se conformer aux attentes des grandes personnes en oubliant ce que c’était d’être un enfant… Jusqu’à ce qu’une chose miraculeuse se produise. Il rêve maintenant de partager son histoire avec quelqu’un, mais pense que le monde est devenu trop adulte pour l’entendre.

C’est à ce moment précis que le film bascule vers une modernisation du conte philosophique. Les dessins en aquarelle sont remplacés par une animation 3D, très proche de celle des studios Pixar, où l’on découvre alors l’héroïne du film. C’est une jeune fille prisonnière d’une structure rigide imposée par sa mère. Bien qu’aimante, elle représente l’archétype de l’adulte carriériste, totalement absorbée par son travail. Très protectrice et contrôlante, elle instaure un projet de vie élaboré pour sa fille afin qu’elle puisse intégrer l’académie verte. Une école prestigieuse dont la devise est « Que serez-vous quand vous serez adulte ? Essentiel. »

Un soir, un avion en papier, portant le début de l’histoire du Petit Prince, est envoyé par un vieil homme – le narrateur – qui se révèle être son nouveau voisin. La petite fille l’ayant d’abord jeté à la poubelle pour se conformer aux attentes de sa mère, est finalement poussée par la curiosité et commence à lire ce périple merveilleux.

On passe alors à une animation en stop-motion. Contrastant de manière significative avec les images de synthèse, représentant le monde actuel. Les plus conservateurs risquent d’être abasourdis, puisque Le Petit Prince, tel qu’on le connaît, apparaît en tout et pour tout à peine dix minutes à l’écran. L’alternance de style graphique symbolisant les deux univers respectifs va alors se faire pendant un peu plus d’une demi-heure, jusqu’à ce qu’elle termine l’histoire.

Au fil du temps, un lien indéfectible s’établit entre ce vieillard qui n’a jamais voulu n’être qu’un adulte et cette fillette qui s’émerveille à ses côtés. Mais alors que la fin des vacances d’été se profile, un événement inattendu va venir la bouleverser, remettant en question ses certitudes en la contraignant à affronter ses propres contradictions. Entre l’appel de l’imaginaire qu’elle chérit et les attentes strictement rationnelles du monde adulte.

Le Petit Prince : le jardin de roses
Le Petit Prince : le jardin de roses.

Pourquoi il faut regarder ce film ?

Cette aventure animée est une porte d’entrée idéale pour toutes celles et ceux qui veulent découvrir le livre. En particulier les enfants. Il m’arrive souvent d’être déçu après avoir regardé l’adaptation cinématographique d’un grand classique de la littérature. C’était le cas pour Misery, Ça, ou encore 1984. Mais avec Le Petit Prince – récipiendaire du César pour le meilleur film d’animation – la magie opère, et cette adaptation m’a agréablement surpris.

Bien que l’œuvre de l’écrivain donne parfois le sentiment de servir de prétexte à la narration du film, ça n’altère en rien la qualité du récit et de la mise en scène. Je pense même que ça lui donne un souffle nouveau, qui le rend encore plus accessible pour la jeune génération. D’autant plus qu’il lui reste fidèle, même si cela se fait de manière très condensée. On retrouve ainsi la rose, le serpent, le renard et les différents astéroïdes que le Petit Prince visite.

La qualité de l’animation est également indiscutable. En particulier les passages en stop-motion avec un visuel très marqué et onirique, fidèle à l’esprit créatif d’Antoine de Saint-Exupéry. La composition du film assurée par le duo Hans Zimmer/Richard Harvey, prend des envolées poétiques et mélancoliques dès lors que Le Petit Prince devient le personnage principal. C’est par ailleurs sublimé par un chœur vocal qui confère une dimension mystique aux scènes.

Je souligne aussi le bon équilibre entre humour, tendresse et réflexion stimulante où chacun peut se retrouver. Une adaptation réussie qui capte la magie du livre tout en l’ouvrant à de nouveaux horizons, pour petits et grands.

Ma note : 7,5/10

Voir l’article précédent : (Le Petit Prince – Antoine de Saint-Exupéry)


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