Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=3IZkCUGGhgY
Joe Gardner : À la recherche du bonheur
Joe Gardner est professeur de musique dans un collège, mais son vrai rêve, c’est le jazz. Passionné et talentueux, il vit dans l’espoir de devenir musicien de jazz professionnel. Lorsqu’on lui propose un poste stable à plein temps, il semble triste. Pour lui, ce serait renoncer à son rêve. Il veut davantage. Il veut vivre de sa musique, vraiment. L’occasion qu’il attendait depuis toujours se présente enfin, enfin : un ancien élève lui décroche une audition auprès de Dorothea Williams, une légende du jazz. Joe passe l’audition avec brio, et décroche sa place pour jouer le soir même. Il est dans un état euphorique.
Mais ce moment de joie est de courte durée. En rentrant chez lui, trop distrait, Joe tombe dans une bouche d’égout. Il meurt. Juste comme ça. Alors qu’il allait enfin vivre ce qu’il considérait comme le but de toute sa vie.
Il se réveille dans un étrange couloir lumineux menant vers l’au-delà. Mais Joe refuse de mourir. Il s’échappe de justesse et tombe dans un autre lieu : le Grand Avant. Là, les âmes se préparent à naître, construisent leur personnalité, découvrent ce qu’elles aiment et ce qui fait jaillir en elles cette étincelle qu’on appelle : la flamme.
🔥« La flamme, ce n’est pas une vocation pour une âme. Vous les mentors avec vos passions, vos obsessions, vous voulez à tout prix que la vie ait un sens. C’est d’un primaire ».
Pour rester dans ce monde et éviter d’être envoyé définitivement vers l’au-delà, Joe se fait passer pour un « mentor », une âme sage censée guider les âmes qui ne sont pas encore nées. Il se retrouve alors assigné à 22, une âme très ancienne et cynique, qui refuse catégoriquement de vivre sur Terre. Aucun de ses illustres mentors passés (Gandhi, Lincoln, Mère Teresa et tant d’autres, etc.) n’a réussi à l’inspirer et lui donner envie de rejoindre le monde des vivants.
22 : La flamme du présent
Au départ, Joe ne pense qu’à une chose : retourner sur Terre à temps pour son concert. Il voit 22 comme un simple obstacle à contourner. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Lorsqu’ils réussissent à revenir sur Terre grâce à un rituel spirituel, une erreur les fait échanger de corps : 22 atterrit dans celui de Joe et Joe dans celui… d’un chat.
Coincé et frustré, Joe tente de garder le contrôle. Mais dans ce déséquilibre inattendu, une transformation commence. 22, qui découvre le monde pour la première fois à travers le corps de Joe, s’émerveille devant tout. Elle se délecte d’une pizza, s’arrête pour contempler le ciel et savoure le simple fait de marcher. Elle prend le temps de sentir le vent caresser son visage et d’avoir des échanges profonds et sincères avec ceux qu’elle rencontre.
Et Joe, dans le corps du chat, observe. Dans un salon de coiffure, il voit justement 22 engager une vraie conversation avec les autres. Elle écoute, pose des questions, s’intéresse sincèrement aux gens. Des choses que Joe n’avait jamais faites, trop concentré sur son rêve obsessionnel qui semble l’éloigner de l’essentiel.
« Est-ce que tu connais l’histoire du petit poisson ? Il va trouver un poisson et lui dit : « Je suis à la recherche d’un endroit qu’on appelle l’océan. » 🐟
– L’océan ? Tu es en train de nager dedans, lui répond le vieux poisson.🐠
– Ça ? dit le jeune poisson. 🐟
– Non non, ça, c’est de l’eau. Moi, ce que je veux, c’est l’océan. » 🐠
Pourtant, même face à ces révélations, son désir de réaliser son rêve reste tenace. Car pour lui, la musique est le seul élément capable de donner un véritable sens à sa vie
Pourquoi il faut regarder ce film ?
Soul nous rappelle une vérité souvent oubliée : à force de courir après nos objectifs, on peut passer à côté de l’essentiel. Il nous invite à ralentir et à profiter pleinement de la beauté des petites choses du quotidien.
C’est une œuvre accessible à tous, il touche autant les enfants que les adultes, avec une profondeur rare pour un film d’animation. À mon sens, avec Vice Versa et Coco, c’est l’un des trois Pixar qui explorent les thèmes les plus profonds et matures. La recherche de sens, la découverte de soi, la frontière entre passion et obsession. Il y a même une dimension spirituelle qui nous pousse à réfléchir sur notre existence.
Mais il ne se contente pas de nous faire réfléchir : il célèbre aussi les petits plaisirs du quotidien et nous rappelle combien il est précieux de savourer les choses simples. Avec une animation magnifique et une bande-son envoûtante, c’est une expérience à la fois poétique et profondément humaine.
Sans conteste le meilleur Pixar de ces dernières années, Soul a été salué dans les plus grandes cérémonies et reste un récit qui inspire, émeut et invite à savourer chaque instant.
Ma note : 8/10
Voir l’article précédent (Introversion et timidité)
