
VIDÉO : https://youtu.be/LTqN7rCxxy4
RESUME ECRIT
Définition de l’anxiété sociale
Il s’agit d’une peur massive et handicapante de se retrouver dans une situation sociale. Cela inclut toute interaction où l’on parle ou agit sous le regard d’autrui. La personne redoute que sa prestation soit jugée négativement et craint la critique. Cette peur est si envahissante qu’elle entraîne des ruminations, une anticipation anxieuse et des symptômes physiques tels que les palpitations, la sueur, les tremblements des mains. L’individu est alors totalement focalisé sur des pensées comme : « qu’est ce que l’autre pense de moi », « est-ce que ma performance est bonne ? »
Cette hypervigilance nuit à la performance, car elle empêche la personne d’être pleinement présente dans la conversation ou l’activité. On parle alors de timidité pathologique et handicapante. C’est la définition la plus classique de l’anxiété sociale.
Différence entre la timidité et l’anxiété sociale
Il n’y a pas de livres sur l’anxiété sociale qui ne parle pas de timidité. Parce qu’on est vraiment dans l’idée qu’il y a un continuum qui partirait de la timidité, et qui irait jusqu’au handicap total qui s’appelle l’anxiété sociale.
La timidité est tellement répandue qu’on ne peut pas la considérer comme une pathologie. Mais elle peut exister avec une intensité variable, et lorsque le curseur dépasse un certain seuil, cela devient un vrai handicap. On estime que 13 % des personnes sont timides sans pour autant nécessiter de prise en charge. Mais à l’autre bout du continuum, l’anxiété sociale concerne environ 2,1 % de la population.
On observe un léger déséquilibre entre les sexes : on retrouve plus d’hommes que de femmes parmi les personnes qui ne consultent pas, et plus de femmes que d’hommes parmi celles qui sont suivies en psychiatrie. En ce qui concerne le trac, il touche entre 50 et 70 % des gens. Très peu de personnes sont à l’aise à l’idée de faire un neurolive, de parler devant un public ou de jouer du piano en concert. C’est donc quelque chose de courant, non pathologique, même si c’est désagréable.
La timidité est donc normale, extrêmement répandue et non handicapante. L’anxiété sociale, en revanche, est beaucoup plus rare, très handicapante, et impacte la vie des gens sur le plan professionnel, sur le plan amical, le tout avec une angoisse phénoménale. Il y a un très gros risque d’alcoolisation : 40% des anxieux sociaux vont boire pour se désinhiber. Mais également un très gros risque dépressif : 40% des anxieux sociaux font faire une dépression.
Exemples concrets : timidité et anxiété sociale
Imaginons que vous invitiez quelqu’un au restaurant, Le timide ressent une gêne initiale, mais son désir de rencontrer des gens est plus fort que sa peur. Il a vraiment envie de rencontrer des gens, et au bout d’un moment son anxiété diminue, il a surtout peur qu’on l’ignore. Il s’améliore au fil du temps et son envie de fréquenter des gens et beaucoup plus forte que sa peur de souffrir.
En revanche, la personne souffrant d’anxiété sociale vit une expérience différente. L’angoisse ne diminue pas, au contraire, elle s’intensifie. Elle anticipe déjà la prochaine rencontre avec une peur accrue, rumine les erreurs perçues de la précédente et craint d’être jugée négativement. Après le rendez-vous, elle se sent déprimée et, la fois suivante, l’anxiété est encore plus forte, alimentée par la crainte d’avoir été perçue comme incompétente ou ennuyeuse.

L’anxiété de performance : un autre visage de l’anxiété sociale
Certaines personnes trouvent toutes les excuses pour éviter un rendez-vous ou un événement. Cela peut être lié à l’anxiété de performance, un aspect de l’anxiété sociale. Comme quelqu’un qui trouve son CV nul. L’anxiété de performance est souvent associée à l’anxiété sociale, mais elle peut également être liée au trouble anxieux généralisé (TAG).
L’anxiété sociale, c’est la peur du regard de l’autre. La peur d’être humilié. La peur que l’autre pense qu’on est idiot, qu’on n’a rien à dire. Le timide, lui aussi, est sensible au regard de l’autre, mais il sera capable de venir, de participer. Il n’a pas de problème avec ses amis. Le phobique social, lui, peut être handicapé même dans ses relations amicales. Il peut très bien ne jamais réussir à dédramatiser ses relations avec ses collègues de travail.
Le timide, au début, ne va pas se sentir à l’aise les deux ou trois premiers jours dans la salle de repos au travail, puis il va finir par se sentir comme un poisson dans l’eau Le phobique social, même au bout d’un an ou deux, continuera à penser que la machine à café ou la zone de la photocopieuse sont des endroits compliqués à affronter.
Même si cela pourrit sa vie sociale, il préfère éviter plutôt que d’affronter l’anxiété. Le timide, lui, préfère être anxieux plutôt que de mener une vie qui ne serait pas épanouissante. C’est donc radicalement différent.
Les Signes cognitifs de l’anxieux social :
Rumination excessive, hypervigilance et distorsions cognitives
La personne souffrant de phobie sociale scrute le visage de son interlocuteur à la recherche de signes subtils, comme une moue ou une attitude, qui pourraient indiquer qu’il a perçu son malaise. Il y a une sur-analyse du comportement (« je ne sais pas quoi faire de mes mains », « je ne sais pas positionner mon corps », « je tremble », « je ne sais pas ce que je dois dire », « je suis anxieux », « il va s’apercevoir que je transpire », « il va se rendre compte que je ne suis pas à l’aise » etc.) qui ira toujours vers le négatif. Si par exemple la personne à un visage souriant, elle va se dire que c’est temporaire et que celle-ci va forcément le démasquer.
Il y a tellement une focalisation sur les pensées et l’anxiété qu’on perd le fil de la conversation et on n’entend pas ce que dit l’autre. L’anxieux social veut tellement éviter la catastrophe qu’il va préparer en amont des phrases. Il ne va pas écouter son interlocuteur, et systématiquement, il va se prendre les pieds dans le tapis. Étant absorbé par la rumination de sa performance jugée insatisfaisante, il perd le fil de la conversation.

Différence entre stress et anxiété sociale
Il n’y a a pas de continuum entre le stress et l’anxiété sociale car ce n’est pas la même chose. Le stress est une réaction naturelle de l’organisme face à une situation perçue comme stressante, comme le bruit d’un voisin ou le klaxon d’une voiture. Alors que l’anxiété c’est ce que tu ressens dans le corps. Avec l’idée qu’un danger peut te tomber dessus. Être stressé par un entretien d’embauche c’est normal, par contre être anxieux à l’idée qu’on nous trouve nul, c’est plus comme se projeter dans un scénario dangereux
Le discours interne d’un anxieux social ne fait qu’amplifier constamment son anxiété, la poussant à perdre totalement ses moyens. A la fin cela mène à une prophétie auto-réalisée. « Je suis sûr que j’allais faire quelque chose de nul. Je suis tellement anxieux que ma performance est catastrophique » et il rentre chez lui en se disant : « J’avais raison, je suis vraiment un abruti« . L’atteinte à l’estime de soi est redoutable, d’où le fait qu’il y ait 40% de dépressifs. En rentrant chez soi, elles rumineront sur leur performance insatisfaisante. Cette insatisfaction nourrit encore plus la peur pour la prochaine fois. Le cycle se renforce : « Vu ce qui s’est passé hier, je creuse ma propre tombe. Les autres vont me regarder, ils vont sûrement être narquois.«
5 choses à retenir qui alerte d’une anxiété sociale et l’idée de consulter
1) Anticipation anxieuse de toute interaction avec quelqu’un. On en est malade plusieurs heures à l’avance ou plusieurs jours.
2) Anxiété massive. C’est l’émotion n°1
3) Très faible estime de soi. L’impression de n’avoir aucune compétence et capacité à parler avec les gens.
4) La honte. «je suis fondamentalement quelqu’un de honteux » C’est l’émotion n°2
5) Peur/Croyance que quelqu’un comme nous ne peut-être qu’humilié
L’évitement est le comportement n°1 de l’anxieux social.
Ensuite il faut bien faire une distinction entre l’anxiété sociale généralisée et l’anxiété sociale spécifique
L’anxiété spécifique se manifeste dans certaines situations particulières : une réunion de travail, se retrouver devant son supérieur, ou même tenter de draguer. En revanche, l’anxiété générale touche tous les aspects de la vie quotidienne, où même des actions simples, comme demander une baguette à la boulangerie, deviennent un véritable obstacle. Cela peut conduire à l’isolement et à la dépression, car si chaque interaction, même la plus banale, devient une épreuve, la tentation de l’alcool ou de la fuite mentale devient de plus en plus forte avec le temps.
Une personne autiste ne comprend pas les codes sociaux. Elle ne saisit pas les sous-entendus ou le second degré. C’est plus de l’incompréhension que de l’anxiété. L’anxieux social, a lui parfaitement compris ces codes, mais il est tétanisé par la peur qu’on le pense idiot.
Comment savoir si une personne est anxieuse sociale ?
Elle ne te fixe pas dans les yeux et a beaucoup de difficulté à formuler ses phrases. Elle aura tendance à répondre par des oui et des non, pour s’étaler le moins possible. Et si elle peut totalement esquiver une conversation en restant o bservatrice, elle le fera.
Historique de l’anxiété sociale
Hippocrate, au IVe siècle avant J-C, donne une définition de l’anxiété sociale qui est extraordinaire. Puis, il y a un trou complet durant des siècles, l’anxiété sociale n’intéresse plus personne. Ce n’est qu’en 1846 que l’on commence à décrire les personnes ayant peur de rougir en public : les Éreutophobies. Ensuite, il y a de nouveau un énorme vide jusqu’en 1970, lorsque le psychiatre Marks nomme enfin la phobie sociale et insiste sur le fait qu’il faut la prendre en compte.
En 1980, les classifications mondiales (DSM) mettent enfin la phobie sociale dans les manuels. 1985, il faut qu’on fasse des études et qu’on créé des protocoles. Début des années 1990, les premiers protocoles disponibles, de groupe et individuel. En France, l’un des pionniers est Christophe André à Saint-Anne.

Ce qui se passe dans le cerveau
On a longtemps pensé que la phobie sociale avait une origine traumatique. La timidité, en revanche, n’en est pas une, car nous sommes tous un peu timides. Quant au trac, cela dépend des cas. Il y a le trac classique, qu’on observe notamment chez les comédiens, et qui diminue une fois sur scène. Et puis, il y a le trac qui persiste, qui ne diminue pas du tout. Une étude américaine menée sur 2 000 musiciens classiques a révélé que 20 % d’entre eux prenaient des bêtabloquants. Cela signifie que, sans cette aide, ils auraient de grandes difficultés à exercer leur métier.
Pour l’anxiété sociale, on s’oriente plutôt vers une explication d’ordre biologique, liée au fonctionnement du cerveau. Dans les années 1990, le chercheur Jerome Kagan a développé l’hypothèse de l’inhibition comportementale. Il s’agit d’études menées sur des bébés, suivis ensuite durant l’enfance et l’adolescence. Les résultats ont montré que les bébés les plus inhibés et anxieux devenaient souvent des enfants timides, puis des adolescents souffrant de phobie sociale. On est donc ici clairement dans une approche biologique de l’origine du trouble.
Il a également été observé que de nombreux enfants souffrant de phobie sociale ont des parents eux-mêmes phobiques sociaux. Étant donné qu’ils partagent souvent les mêmes symptômes, ces parents ont du mal à encourager leurs enfants à interagir avec les autres ou à sortir de leur zone de confort, car ils éprouvent eux-mêmes ces difficultés. Ainsi, l’hypothèse génétique semble bien se confirmer : les parents phobiques sociaux transmettent souvent cette prédisposition. On observe aussi tout un continuum : du bébé inhibé et anxieux, à l’enfant timide, puis à l’adolescent phobique social. Cette hypothèse, développée par Kagan, est aujourd’hui l’une des plus validées.
Problème au niveau des pensées ou des émotions ?
Dans les années 90, on a commencé à envisager que la phobie sociale pourrait être liée à un problème au niveau du système de pensées. L’idée était que le patient pensait d’une manière particulière, et que cette pensée erronée engendrait de l’anxiété. Puis, avec le temps et l’évolution des recherches, notamment aux États-Unis, une autre hypothèse a émergé : et si ce n’était pas la pensée qui nous rendait malades, mais un cerveau ultra-sensible, qui s’active de manière excessive ? En s’activant fortement, ce cerveau envoie des pensées anxieuses. Ainsi, la pensée devient la conséquence de cette activation cérébrale, et non plus la cause du mal-être.
Ou plutôt de l’amygdale cérébrale ?
Donc on va travailler sur l’amygdale cérébrale, une zone émotionnelle qui est trop réactive chez les patients souffrant de phobie sociale. Elle s’active de manière tellement excessive que tout devient un calvaire pour l’enfant. Si les parents souffrent aussi de phobie sociale, ils risquent de renforcer ce mécanisme en encourageant l’évitement, au lieu de pousser l’enfant à sortir de sa zone de confort.
On se retrouve ainsi face à un problème biologique qui est maintenu par l’environnement. L’idée que l’anxiété chez l’enfant serait entièrement construite par le contexte familial me semble fausse. Les parents peuvent par contre entretenir cette anxiété biologique. Le but de la thérapie sera de placer le patient dans des situations où son amygdale va prendre une claque comme un vaccin, afin de la rendre plus résistante et moins réactive.
L’objectif n’est pas de chercher à déconstruire le système de pensées du patient, mais plutôt de le confronter directement à ce qui l’angoisse. La majorité des patients savent très bien que leur système de pensées est faux. Donc, on ne va pas démonter un système de pensées si le patient sait pertinemment qu’il est faux.

Thérapie progressive...
Pendant 30 ans, on a plutôt adopté l’approche de la thérapie progressive. L’idée était de commencer par des petits gestes, comme dire bonjour à son voisin au lieu d’éviter, puis essayer de soutenir un peu le regard, acheter une baguette à la boulangerie, discuter avec un vendeur à la FNAC, et ainsi de suite, en montant progressivement les étapes. Cependant, ces thérapies sont extrêmement longues et posent un autre problème : si la phobie sociale est liée à une hyper-réactivité de l’amygdale et que les patients sont terrorisés à l’idée de ressentir la honte ou d’être humiliés, demander une baguette à la boulangerie n’est pas perçu comme une humiliation réelle. Le patient restera convaincu que, malgré tout, un jour l’humiliation arrivera, et que ça finira par lui tomber dessus.
…ou thérapie massive à la honte ?
Moi, je suis plutôt partisan qu’on le confronte directement à la honte. Parce que s’il se rend compte que la honte est une émotion modérée, tolérable, il va très vite comprendre qu’il vaut mieux se taper la honte que de vivre dans l’anxiété constante. Se taper la honte c’est moins grave qu’avoir peur de se la taper. C’est là que tu obtiens des thérapies beaucoup plus rapides : tu les mets directement en immersion, pendant deux heures, dans les pires configurations possibles. Généralement, les patients en ont tellement marre d’être malades qu’ils préfèrent dire : « Je préfère souffrir un bon coup et m’en débarrasser, plutôt que de rentrer dans une thérapie où il va falloir faire 20 ou 30 séances. » D’autant plus que le modèle le plus reconnu et largement mis en place aujourd’hui, c’est la thérapie de groupe.
De cette manière, on est certain qu’il y aura un mécanisme d’habituation au niveau des neurones. Tandis que, dans un groupe, le patient est dans un environnement sécurisé. Le patient sait très bien qu’une fois dehors, dans la rue, les gens ne vont pas réagir comme les thérapeutes. Par exemple, si tu fais un jeu de rôle et que tu demandes à un thérapeute où se trouve le Sacré-Cœur, il sera gentil et te répondra. Mais tu n’es pas certain que ce soit la même chose dans la rue. C’est beaucoup moins formateur de rester dans le cadre sécurisant d’un bureau de thérapeute. C’est pourquoi j’ai abandonné l’idée des thérapies progressives au profit des thérapies massives.
Comment un anxieux social, dans un cas assez grave, réagirait face à une situation aussi radicale ?
Dans le cadre d’une thérapie : le patient sait exactement ce qu’on va faire. On lui a expliqué en détail le processus, on a beaucoup parlé des exercices qu’il va devoir faire et des risques potentiels. Il est préparé. Du coup, on va pouvoir enclencher le phénomène d’habituation, car l’exercice sera répété plusieurs fois.
Dans le cadre d’une non thérapie : s’il est surpris en train de commettre un acte honteux (il vomit, il a la gastro) ce sera une catastrophe pour lui. Il va ruminer la situation et cela risque d’aggraver sa dépression. Il y a donc une différence majeure entre une situation subie et une situation prévue et encadrée à l’avance.
Une thérapie massive de la honte est le pire des martyrs pour une personne anxieuse sociale, mais c’est également la solution idéale, à condition que le terrain soit bien balisé.
Si un phobique social est confronté à une situation honteuse, surtout s’il n’est pas entouré, peut-il envisager le suicide ?
Le risque suicidaire est en réalité bien plus lié à la dépression qu’à l’anxiété sociale.
L’utilisation ou non des médicaments
La majorité des adultes qui viennent en consultation auront déjà un traitement. Cela s’explique par le fait que deux neurotransmetteurs, la sérotonine et la dopamine, posent problème. Pour éviter que l’amygdale devienne un obstacle, il faut réussir à la verrouiller et la canaliser en thérapie. Cela passe principalement par les antidépresseurs. Un psychiatre dirait que les médicaments rendent la thérapie possible, car sans eux, la thérapie peut parfois devenir beaucoup trop difficile à suivre.
Si, en plus de la phobie sociale, la personne souffre d’isolement, de complications affectives, amoureuses et professionnelles, et développe une dépression, il est évident que la thérapie ne pourra pas être efficace. Donc moi, j’ai tendance à dire à mes patients que s’ils veulent que la thérapie fonctionne, ils devraient se donner la possibilité de prendre un médicament afin de faciliter leur quotidien. Cela rend les choses beaucoup plus simples pour tout le monde. Attention toutefois : si le médicament est arrêté trop brusquement, il y a 80 % de risques de rechute. Il est donc recommandé de diminuer progressivement le dosage 6 mois après la fin de la thérapie.
Maintenant pour les enfants c’est un peu plus compliqué. Parce que les parents sont souvent anti-médicaments, ce que je peux comprendre. Il ne faut pas non plus forcer les enfants à suivre une thérapie, il est important de bien leur expliquer et de laisser le désir venir d’eux-mêmes.
L’auto-thérapie
Il y a 10 ans j’ai publié un livre sur l’auto-thérapie de la phobie sociale. Certains l’ont trouvé ça très sympa, d’autres impossible. À mes yeux, traiter l’anxiété sociale, c’est avant tout affaire de cabinet et de thérapeute, C’est comme les TOCS. L’auto‑thérapie peut aider, mais surtout les personnes peu sévèrement atteintes. Ce type de méthode est largement américain: aux États‑Unis, les soins coûtent souvent 1 000 $, et il n’y a pas de mutuelles. Finalement, je suis pas très convaincu par les livres d’auto‑thérapie.
Le mutisme sélectif
C’est l’enfant qui n’a pas envie de parler. C’est un diagnostic distinct de l’anxiété sociale. Même si les études ont démontré que dans environ 80% des cas, les enfants mutiques présentent les symptômes de l’anxiété sociale. Par contre, ce qui est intéressant, c’est que l’anxieux social, même quand on lui pose pas de question, il sera anxieux. Alors que certains enfants souffrant de mutisme sélectif ne seront pas anxieux tant qu’on ne leur pose pas de question. Les deux diagnostics se chevauchent, mais on a quand même une micro-différence
Le trouble oppositionnel
On est fondamentalement sur un refus d’autorité. Ce qui domine ce n’est pas l’anxiété, c’est le refus total de se soumettre. On est donc plutôt dans l’ordre de la colère, de l’agacement.
La phobie scolaire
Ca ne veut strictement rien dire. Tu as de tout : Le harcèlement, le gamin déprimé qui n’a pas envie d’y retourner, celui qui a de mauvaises notes à cause de pathologies (TDAH, troubles DYS) et qui ne supporte plus d’aller à l’école. On a les anxieux sociaux, le gamin qui a peur de vomir ou de faire caca car ce serait absolument terrible, donc il ne veut plus aller en cours. Donc, quand quelqu’un vient me voir pour une phobie scolaire, d’office on reprend la totalité du diagnostic.
Voir l’article précédent : (Christophe André enseigne l’art de la méditation)