
9 raisons de commencer le théâtre
Comme je l’ai évoqué dans l’article précédent, je déconseille la pratique du théâtre aux personnes ayant une phobie sociale handicapante. Sauf évidemment dans un contexte particulier et adapté à leur situation.
Néanmoins, cet art du spectacle regorge d’innombrables vertus qui ne sont plus à démontrer. En voici quelques exemples qui, peut-être, vous donneront envie de franchir le pas et de monter sur les planches.
1) Rencontrer de nouvelles personnes et s’intégrer à un groupe
Hier, j’écoutais les confidences d’un jeune homme qui faisait face, 10 ans plus tard, à son harceleur au collège. Il gardait des traumatismes de cette période et confiait qu’il éprouvait toujours une réelle difficulté à s’intégrer à un groupe. Dans une autre vidéo, une femme cette fois-ci, racontait qu’elle avait subi des sévices durant sa scolarité. C’est la pratique du théâtre qui lui a permis de prendre confiance en elle et de se faire des amis.
Outre le fait d’établir des liens sociaux à travers une même activité en commun, on y apprend également à souder un groupe. C’est comme dans une équipe sportive : si le vestiaire vit mal à cause des tensions et de la mauvaise ambiance qui y règnent, il y a de très fortes chances que les résultats derrière soient désastreux. Il est donc dans l’intérêt de tout le monde que cela se passe bien. Et cela tombe bien, puisque le théâtre est une grande famille ou tout le monde est le bienvenu.
2) Travailler la projection de sa voix et sa prosodie
Dans le cadre d’une année de théâtre classique, les représentations face à un public ont lieu en fin d’années scolaires. Le travail porté sur la voix est donc nécessaire pour arriver à se faire entendre. Pour avoir assisté à plusieurs représentations de mon neveu, je suis bien placé pour savoir qu’il peut être difficile de saisir les mots d’un acteur en herbe, s’il articule mal ou s’il ne projette pas sa voix vers l’extérieur. Surtout si on est placé au fond de la salle.
Le théâtre est l’art du spectacle, mais aussi de l’art oratoire. On y apprend à avoir le bon débit, à bien articuler, à travailler la projection de sa voix. Les personnes timides ou en situation de stress ont tendance à ne pas parler fort et à garder leur voix à l’intérieur de leur cage thoracique au lieu de lui donner une impulsion vers l’extérieur. Les exercices mis en œuvres permettront ainsi d’être audibles à tout un auditoire.
Enfin, la prosodie est sans doute l’une des clés du succès des grands orateurs. C’est la mélodie de la voix, l’intonation, la manière de parler. Quelqu’un qui parle sur un ton toujours monocorde aura tendance à endormir son interlocuteur. À l’inverse, quelqu’un qui met de la vie et des variations dans ce qu’il dit aura plus facilement tendance à capter l’attention. Heureusement, cela s’apprend.

3) Libérer ses autres personnalités
Je suis intimement convaincu que l’être humain possède non pas une personnalité, mais bien une multitude. C’est ce qui lui permet notamment de s’adapter à son environnement et à différents types de profils.
Le meilleur exemple est sans doute Louis de Funès, l’acteur français le plus célèbre de tous les temps. Lui qui était si déluré et expressif à l’écran l’était beaucoup moins dans la vie de tous les jours, comme en témoigne Yves Dard, pigiste pour le Bien public qui a assisté au tournage du film « La grande vadrouille ». Il le décrit comme quelqu’un d’ « extrêmement timide, de difficile à dérider ». « Il était surprenant derrière la caméra, mais dès que le metteur en scène avait dit “couper”, il se repliait sur lui-même. »
Un bon moyen donc de se révéler à soi-même ou d’en faire rayonner toutes les facettes qui sommeillent en nous.
4) Vaincre sa timidité et prendre confiance en soi
C’est une surprise pour personne, la pratique de cet art permet de muscler sa confiance et son estime de soi à travers une approche ludique et récréative. On est amenés à sortir de notre zone de confort en permanence, que ce soit en travaillant notre communication, en apprenant à gérer nos émotions, en s’exprimant face à un public… c’est une ode au lâcher-prise et à l’action.
De plus, ceux qui préfèrent rester dans l’ombre ou qui sont passés maîtres dans l’art subtil de l’évitement, n’auront d’autre choix que de prendre la lumière. C’est un excellent moyen de ce challenger.
5) Se découvrir une nouvelle passion et/ou un talent d’artiste par la créativité
Pour se découvrir de nouvelles passions ou de nouveaux hobbies, il faut s’ouvrir à de nouvelles expériences. Une personne qui ne lit pas ne pourra aucunement savoir si elle aime ou non la lecture. Tout comme celle qui n’a jamais pris le temps de voyager, elle n’aura pas ce retour d’expérience susceptible d’alimenter, chez elle, un désir ardent de revivre cela.
S’essayer au théâtre, c’est donc se donner la chance de potentiellement se découvrir des domaines qui pourraient nous passionner.
De plus, faire du théâtre permet de révéler son talent de comédien. Nous avons tous une âme d’artiste et des talents créatifs à exploiter, c’est l’occasion idéale pour le faire.

6) Améliorer sa présence scénique
La communication visuelle, corporelle et non verbale (les expressions du visage, la façon de se tenir, de se mouvoir) représenterait à elle seule 55% de la communication selon différentes études. Si ces chiffres sont à mon sens à relativiser, elles démontrent quand même l’importance du langage corporel.
Prendre l’espace et habiter la scène font partie intégrante de cette discipline. Un bon comédien doit savoir jouer avec les spectateurs et bouger son corps.
Cela peut s’avérer être utile dans la vie quotidienne si on anime des séminaires, des conférences, des réunions, des cours en présentiel. Ce n’est donc pas un aspect à sous-estimer
7) Maîtriser sa gestion du stress
Ceux qui ont un peu pratiqué le théâtre le savent, l’un des premiers exercices que l’on apprend, c’est de savoir jouer les émotions. On se met dans la peau de personnages qui ressentent tantôt de la peur, de la colère ou de la joie. Ainsi, on apprend à décentraliser l’attention que l’on porte à soi pour la projeter vers ces personnages. Il y a également des exercices sur la respiration et la maîtrise des temps de pause/silence qui sont un bon remède pour mieux appréhender le stress.
Et puis, tous les artistes le disent, il y a systématiquement du trac avant de monter sur scène. Cela fait partie du jeu, et c’est normal parce qu’on est confronté au regard des autres et qu’on ne veut pas les décevoir. Mais à force, on s’y accommode et cela devient un élément stimulant qui nous conditionne à performer. Le fameux « bon stress »
8) Améliorer sa spontanéité. Être moins dans le contrôle
Les timides préparent souvent à l’avance ce qu’ils vont dire, surtout dans des contextes de groupe ou ils sont régulièrement en retrait et parlent peu. Et ils ont aussi tendance à se concentrer sur leur malaise intérieur plus que sur la discussion en cours. Tout cela engendre un éminent désir de contrôle pour éviter que la situation ne leur échappe. De ce fait, il n’y a que peu de place au lâcher-prise et à la spontanéité.
Le théâtre, et encore plus le théâtre d’improvisation, vont les obliger à sauter pied joint dans l’inconnu. La vie est continuellement faite de surprises et d’imprévus, ils seront ainsi plus armés pour y faire face.
9) Cela active les hormones du bonheur
Pratiquer cet art aura des répercussions directes sur la plasticité de notre cerveau. Des nouvelles connexions neuronales seront stimulées, notamment par le biais de l’apprentissage.
D’autre part, les hormones dites « du bonheur » seront sécrétées.
🟥La dopamine : sécrétée par la motivation, la prise de risques ou en prenant plaisir à quelque chose
🟩La sérotonine : joue un rôle dans la régulation de l’humeur, la détente, la cognition, l’apprentissage
🟦Ocytocine : hormone de l’amour, de la confiance, du lien social, de l’empathie et la générosité
🟨 Endorphine : Anti-stress naturel. Elle se libère en pratiquant une activité sportive ou en riant
Voir l’article précédent : (Voici pourquoi je déconseille le théâtre aux anxieux sociaux)