Les 3 socles de l’estime de soi

On confond souvent l’estime de soi avec la confiance en soi, que l’on a tendance à généraliser. Pourtant, la confiance en soi n’est qu’un aspect de l’estime de soi.

L’estime de soi repose en réalité sur trois composantes essentielles. La confiance en soi, La vision de soi, et surtout, l’amour de soi, qui est l’élément le plus important.

1) L’amour de soi

C’est la base de l’estime de soi. C’est s’aimer sans condition malgré ses défauts et limites, ses échecs et revers. Cet amour de soi est inconditionnel et ne dépens pas de nos performances.

Cela signifie se respecter, écouter ses besoins, se protéger. C’est par exemple savoir s’arrêter pour se reposer quand on en a besoin, même si on a mille choses à faire. C’est avoir le courage de dire NON pour rester fidèle à soi-même ; ou encore prendre soin de son corps en adoptant une hygiène de vie saine.

L’amour de soi n’élimine ni les doutes ni la souffrance, mais il nous protège de sombrer dans le désespoir. Il se construit en grande partie grâce à l’amour reçu dans l’enfance, notamment au sein de la famille. Quand cet amour a manqué, cela peut entraîner des carences profondes dans l’estime de soi, qui sont souvent les plus difficiles à combler.

Ces blessures se retrouvent parfois dans ce que les psychologues appellent des « troubles de la personnalité ». Ce sont des comportements relationnels qui entraînent régulièrement des conflits ou des échecs avec les autres.

Exemple : Isabelle, 31 ans, rejette l’amour des autres, car elle ne croit pas en sa propre valeur.


2) L‘image de soi

C’est la manière dont on se perçoit soi-même, au-delà de l’aspect physique. Elle traduit notre propre jugement : est-ce que je me considère comme une personne de valeur ou non ? C’est le deuxième pilier de l’estime de soi. Ce qui compte, ce n’est pas tant la réalité objective, mais la croyance que l’on a en ses qualités ou ses défauts. Autrement dit, c’est une perception avant tout subjective.

La vision de soi est une force intérieure essentielle pour atteindre nos objectifs, même face aux obstacles. Lorsqu’elle est faible, on peut passer à côté de sa voie, par manque de confiance dans ses capacités.

Notre vision de nous-même se forme en grande partie dans l’enfance, notamment à travers les attentes parentales.

Parfois, les enfants sont inconsciemment « chargés d’une mission » : réussir là où leurs parents ont échoué. De tels projets sont légitimes, mais à condition que la pression sur l’enfant ne soit pas trop forte et tienne compte de ses désirs et habiletés. Ces projections peuvent être lourdes à porter et à affaiblir l’estime de soi si elles ne respectent pas les désirs et limites de l’enfant.

Exemple : Léa, 27 ans, reçoit souvent des compliments sur son travail, mais elle pense qu’elle ne les mérite pas. Elle minimise ses réussites et se dit qu’elle a juste eu de la chance. Elle se compare sans cesse aux autres et se sent inférieure, même si ses collègues l’admirent. Sa vision d’elle-même est basse, car elle ne reconnaît pas sa propre valeur.

3) La confiance en soi

La confiance en soi, c’est la capacité à passer à l’action en ayant la conviction qu’on peut réussir ce qui est important pour soi. Elle se manifeste concrètement dans nos comportements face à l’inconnu, aux défis ou aux situations à enjeu. Être confiant, c’est penser que l’on est capable d’agir de manière adéquate dans des situations importantes.

Contrairement à l’amour de soi ou à la vision de soi, elle est facile à repérer. Il suffit d’observer comment une personne réagit face à une difficulté, une situation nouvelle ou un imprévu.

La confiance en soi peut donc sembler moins fondamentale que l’amour de soi ou la vision de soi dont elle serait une conséquence. C’est en partie vrai, mais son rôle parait primordial, car dans la mesure où l’estime de soi a besoin d’acte pour se développer : des petits succès au quotidien sont nécessaires à notre équilibre psychologique. La confiance en soi vient principalement du mode d’éducation qui nous a été prodigué en famille ou à l’école.

Exemple : Thomas, 29 ans, rêve de créer sa propre entreprise, mais il repousse toujours le moment de se lancer. Il doute de ses capacités et a peur d’échouer, alors il préfère ne rien tenter.


L’équilibre de l’estime de soi

Les trois composantes de l’estime de soi sont étroitement liées et interdépendantes :

  1. L’amour de soi (se respecter, s’écouter, prendre soin de soi)
    – Cela nourrit naturellement une vision de soi positive.
  2. L’image de soi (croire en sa valeur et en ses compétences, se projeter avec confiance)
    – Ce qui renforce à son tour la confiance en soi.
  3. La confiance en soi (oser agir sans être paralysé par la peur de l’échec).
    – Elle permet de concrétiser ce que l’on croit être capable de faire.


Mais il arrive qu’elles soient désalignées, que l’une soit forte tandis que les autres restent fragiles. Par exemple, on peut s’aimer, mais manquer de confiance pour agir, ou croire en ses compétences sans vraiment s’estimer. Ce déséquilibre peut freiner l’épanouissement personnel.

De façon générale, l’estime de soi se construit tout au long de la vie.

Cependant, selon les études en psychologie, le rôle des parents et des éducateurs est fondamental.
Un enfant qui a grandi dans un environnement chaleureux et aimant, avec de l’attention et des encouragements, développera une estime de lui plus solide.

À l’inverse, un enfant négligé, rabaissé ou peu valorisé aura plus de difficultés à se construire une image positive de lui-même.


Avoir une bonne estime de soi, c’est :
– la capacité de faire ses propres choix sans culpabilité.
– avoir des principes et oser les défendre.
– être fière de soi.
– se sentir ni inférieur ni supérieur aux autres tout en respectant les autres.

Avoir une faible estime de soi, c’est :
– se dénigrer sans cesse.
– se sentir attaqué immédiatement, lors de critiques.
– avoir très souvent peur de faire des erreurs.
– ressentir de la culpabilité et ruminer fréquemment.

Amour de soiImage de soiConfiance en soi
OriginesQualité et cohérence des « nourritures affectives » reçues par l’enfantAttentes, projets et projections des parents sur l’enfantApprentissages des règles de l’action (oser, persévérer, accepter l’échec)
BénéficesStabilité affective, relations épanouissantes avec les autres, résistances face aux critiques et au rejetAmbitions et projets que l’on tente de réaliser, résistance face aux obstacles et au contretempsAction au quotidien facile et rapide : Résistance aux échecs
Conséquences en cas de manqueDoute sur ses capacités à être apprécié par autrui, conviction de ne pas être à la hauteur, image de soi médiocre, même en case de réussiteManque d’audace dans ses choix essentiels, conformisme, dépendance aux avis d’autrui, peu de persévérance dans ses choix personnelsInhibitions, hésitations, abandons, manques de persévérance

Lorsqu’on a une bonne estime de soi, la confiance en soi suit généralement, car on a une vision équilibrée de ses compétences. On sait faire la part des choses : ne pas réussir quelque chose ou ressentir de la peur dans une situation donnée ne remet pas en question notre valeur globale. On accepte de ne pas être compétent partout, et c’est parfaitement normal.

À l’inverse, lorsqu’on manque d’estime de soi, le moindre échec prend une dimension excessive. On se sent nul dans l’ensemble de sa vie, alors qu’il ne s’agit majoritairement que d’une difficulté ponctuelle. Ce manque de recul est caractéristique d’une estime de soi fragile.

Voir l’article précédent (Questionnaire de dépistage pour déterminer si tu as des TOC)

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