
À propos
Ce livre du neuropsychiatre Daniel J. Siegel et de l’experte en parentalité, Tina Payne Bryson, aide les parents à mieux comprendre les réactions parfois déconcertantes de leurs enfants.
Il explique comment le cerveau en développement influence les émotions et les comportements. ll propose 12 stratégies concrètes pour accompagner les enfants dans la gestion de leurs émotions. À travers des exemples simples et des outils clairs, les auteurs offrent un guide accessible pour renforcer l’équilibre émotionnel et la communication parent-enfant.
À propos de l’auteur
Daniel J. Siegel est un psychiatre de renom, professeur à la faculté de médecine de l’UCLA et spécialiste en neurobiologie interpersonnelle. Il est reconnu pour ses travaux sur le lien entre cerveau, émotions et relations humaines. À travers ses ouvrages, dont Le cerveau de votre enfant, il propose des outils concrets et ancrés dans les neurosciences pour soutenir la croissance mentale et émotionnelle des enfants.
Chapitre 1 : Élever un enfant en tenant compte du cerveau
Comprendre l’éducation parentale.
Les parents connaissent souvent les besoins physiques de leurs enfants. Mais ils ignorent parfois comment le cerveau influence leur comportement. Comprendre le lien entre développement cérébral et éducation permet de mieux gérer les émotions, la discipline et de favoriser la résilience.
L’importance de l’intégration.
Le cœur du livre repose sur le concept d’intégration : relier différentes parties du cerveau pour fonctionner comme un tout cohérent. Sans cette cohérence, l’enfant peut basculer dans des états émotionnels extrêmes comme les crises ou l’agressivité.
Application concrète : une étude de cas.
Le livre propose un récit sur Marianna et son fils Marco, qui a été victime d’un accident de voiture. Au lieu de le distraire de ses émotions, Marianna a aidé Marco à raconter l’événement. Elle facilite ainsi son traitement émotionnel et favorise l’intégration entre les aspects logique et émotionnel de son cerveau.

Le rôle de l’expérience.
Les expériences modèlent le cerveau. Les conseils parentaux ont donc un impact direct sur son développement. L’exploration émotionnelle et la discussion peuvent améliorer le développement d’un enfant
Naviguer entre chaos et rigidité.
Un enfant équilibré sait osciller entre contrôle et flexibilité. Les enfants oscillent
souvent entre le chaos et la rigidité inflexibilité contrôlée. Être parents implique de
reconnaître ces états et de guider les enfants vers un état d’intégration, favorisant la résilience émotionnelle et cognitive.
Conclusion.
Les concepts d’intégration et d’équilibre sont fondamentaux pour nourrir efficacement le cerveau d’un enfant. En appliquant les principes du livre, les parents peuvent renforcer leur lien avec leurs enfants et soutenir leur développement émotionnel sain grâce à des stratégies d’intégration au quotidien.

Chapitre 2 : Deux cerveaux valent mieux qu’un – Intégrer le gauche et le droit
Introduction.
Cette introduction narre l’histoire de Thomas et sa fille Katie, qui, après avoir été gravement malade, développe une forte anxiété de séparation. Cet épisode met en lumière la manière dont une expérience difficile peut désorganiser les émotions d’un enfant. Il souligne le besoin d’intégrer les deux hémisphères du cerveau – logique et émotionnel – pour l’aider à retrouver un équilibre et à se reconstruire.

Cerveau gauche, cerveau droit : une introduction.
Le cerveau est divisé en deux hémisphères, chacun ayant ses fonctions distinctes. Le cerveau gauche est logique et verbal, tandis que le cerveau droit est émotionnel et intuitif. Chez les jeunes enfants, le cerveau droit domine, expliquant des réactions intenses et sans constructions logique.
Deux moitiés font un tout : combiner logique et émotion.
Un bon développement repose sur l’intégration des deux hémisphères. Sans cela, les enfants risquent de basculer dans le chaos émotionnel ou la rigidité excessive.
Stratégies pour favoriser cette intégration.
- Connecter et rediriger : reconnaître les luttes émotionnelles d’un enfant (cerveau droit), puis proposer une solution (cerveau gauche).
- Nommer pour apprivoiser : Raconter des expériences aide les enfants à articuler leurs émotions tout en intégrant les fonctions cérébrales, logiques et émotionnelles. Cela peut impliquer que les parents guident les enfants à raconter des expériences, à donner un sens à ce qui s’est passé, et finalement à les aider à gérer leurs sentiments.
Enfants à cerveau complet : enseigner l’intégration.
Les parents peuvent apprendre à leurs enfants à reconnaître et à utiliser les deux hémisphères de leur cerveau dans la vie de tous les jours.
S’intégrer soi-même : équilibrer logique et émotion.
Les parents doivent aussi réfléchir à leurs propres réactions. Un équilibre entre les deux côtés du cerveau permet de mieux accompagner l’enfant dans ses émotions.
Chapitre 3 : bâtir l’escalier de l’esprit – Intégrer le cerveau supérieur et le cerveau inférieur

1. Intégration verticale : relier le haut et le bas du cerveau.
Ce chapitre introduit le concept d’intégration vertical. C’est‑à‑dire l’harmonisation entre le cerveau inférieur (instincts, émotions, réactions automatiques) et le cerveau supérieur (réflexion, décision, maîtrise émotionnelle).
Chez les enfants, le cerveau supérieur n’étant pas encore mature, les émotions peuvent facilement prendre le dessus. Les auteurs soulignent que l’intégration verticale permet une meilleure gestion émotionnelle à long terme.
2. Stratégies pour favoriser l’intégration verticale.
Au lieu d’agir sous le coup des émotions (cerveau inférieur), inviter l’enfant à réfléchir ou proposer des choix pour activer son cerveau supérieur.
Permettre à l’enfant d’exercer régulièrement sa pensée, sa planification et sa prise de décision, plutôt que de résoudre systématiquement les problèmes à sa place. Cela renforce le cerveau supérieur.
Le mouvement physique aide à restaurer l’équilibre entre le corps et le cerveau. Il favorise le retour au calme, essentiel pour réactiver le cerveau supérieur après une surcharge émotionnelle.
3. Intégrer la mémoire implicite et explicite.
Ce passage souligne l’importance de faire passer des souvenirs implicites (émotionnels, non verbalisés) à des souvenirs explicites (récits, mots). En aidant l’enfant à raconter ses expériences, on lui permet de mieux réguler ses émotions et de réfléchir de manière plus consciente à ce qu’il a vécu.

Chapitre 4 : Tuez les papillons ! Intégrer la mémoire pour grandir et guérir
Intégrer la mémoire pour grandir et guérir.
Tina et Scott ne comprennent pas pourquoi leur fils, qui aime nager, refuse les cours de natation. En réalité, il pourrait s’expliquer par une réaction émotionnelle profonde, liée à un souvenir négatif ou traumatique enfoui. Ce passage met en lumière l’impact des souvenirs, souvent inconscients, sur le comportement des enfants. Il souligne l’importance de comprendre les mécanismes de la mémoire pour les aider à mieux gérer leurs émotions.
Mémoire et cerveau : quelques mythes.
- Mythe n°1 : La mémoire n’est pas un simple classeur mental, mais crée plutôt des associations basées sur des expériences influencées par le passé
- Mythe n°2 : Les souvenirs ne sont pas des copies exactes. Les évoquer modifie le souvenir, ce qui peut provoquer des distorsions et des erreurs.
La vérité sur la mémoire : Soyons explicites (et implicites).

Il existe deux types de mémoire :
1. Implicite : inconsciente, émotionnelle, présente dès la naissance.
2. Explicite : consciente, verbalisable.
Ces deux formes cohabitent et influencent nos réactions au quotidien.
Intégrer l’implicite et l’explicite : assembler les pièces du puzzle de l’esprit.
Comprendre et relier les mémoires implicites et explicites permet de mieux gérer ses émotions. Sans cette intégration, des souvenirs inconscients peuvent provoquer anxiété ou réactions excessives. L’hippocampe est central dans ce mécanisme.
Ce que vous pouvez faire : Aider votre enfant à intégrer les mémoires implicites et explicites.
Stratégie du cerveau entier n°6 : Utilisez la télécommande de l’esprit : proposez à l’enfant de raconter ses souvenirs en contrôlant le récit (pause, retour, avance), pour en diminuer la charge émotionnelle.
Stratégie du cerveau entier n°7 : Souvenez-vous de vos souvenirs : encouragez les moments de narration familiale pour renforcer l’intégration de la mémoire, améliorant ainsi la compréhension émotionnelle et la connexion
Des enfants à cerveau entier : Apprenez à vos enfants à rendre explicites leurs mémoires implicites.
En nommant et comprenant leurs émotions liées à des souvenirs anciens, les enfants développent des compétences d’adaptation émotionnelle plus solides.
Nous intégrer : Passer nos propres souvenirs de l’implicite à l’explicite.
Les parents aussi doivent identifier leurs propres mémoires implicites, car celles-ci peuvent influencer leur manière de parent. En résumé, le chapitre souligne l’importance d’intégrer les
mémoires implicites et explicites, tant chez les enfants que chez les adultes, pour favoriser la compréhension et la croissance émotionnelles. En aidant les enfants et eux-mêmes
à naviguer à travers leurs souvenirs, les parents peuvent mieux guider leur développement émotionnel et leurs réponses au présent.

Chapitre 5 : Intégrer les nombreuses parts de soi-même
La lutte de Josh avec le perfectionnisme.
Josh, un garçon de onze ans brillant dans plusieurs domaines, lutte avec son estime de soi et ressent un besoin constant de perfection. Ce besoin provient notamment de l’abandon par son père. Pris dans un tourbillon émotionnel, sa mère Amber sollicite l’aide de Tina pour l’accompagner.
Comprendre le Mindsight et la Roue de la Conscience.
Tina introduit à Josh le concept de mindsight et la roue de la conscience, deux outils créés par Dan Siegel. La roue symbolise l’esprit : au centre se trouve la conscience, tandis que le bord représente pensées, émotions, souvenirs, et perceptions. Ce modèle aide Josh à prendre du recul sur ses pensées anxieuses et à se reconnecter à son moi profond.
Du Périmètre au Centre : Reconnaître les États vs Traits.
Josh apprend que rester « coincé sur le périmètre » revient à mal identifier des sentiments temporaires comme des traits fixes, comme affirmer « Je suis seul » au lieu de « Je me sens
seul. » Cette compréhension aide les enfants à éviter d’associer des émotions passagères à leur identité.
L’impact de l’Attention Concentrée.
Le mindsight enseigne aux enfants que l’attention consciente peut transformer leur cerveau. En dirigeant leur attention de manière intentionnelle, ils créent de nouvelles connexions neuronales, ce qui les aide à mieux réagir dans les moments difficiles.
Surmonter les peurs nocturnes : l’exemple de Jason.
Jason, un autre enfant, est confronté à des peurs irrationnelles, comme celle qu’un ventilateur tombe sur lui. Grâce à la roue de la conscience, il apprend à détourner son attention de ses angoisses vers des pensées plus rassurantes, réduisant ainsi l’emprise de ses peurs.

Aider les enfants à développer le mindsight : stratégies pour les parents.
Les parents peuvent soutenir le développement du mindsight chez leurs enfants. Et ce, grâce à plusieurs pratiques :
- Laisser passer les nuages émotionnels : Aider l’enfant à comprendre que les émotions, comme les nuages, passent et ne durent pas.
- SIFT – Prêter attention à l’intérieur : Inviter l’enfant à observer ses Sensations, Images, Feelings (émotions) et Thoughts (pensées) pour renforcer sa conscience de soi.
- Exercer le mindsight : Proposer des techniques simples de respiration ou de pleine conscience pour recentrer l’attention en période de stress.
Intégrer les multiples facettes de soi.
En apprenant à reconnaître et à accueillir les différentes parts de leur personnalité, les enfants développent une image plus complète et apaisée d’eux-mêmes. En naviguant consciemment entre les différentes pensées et émotions, ils construisent une identité plus intégrée et stable.

Chapitre 6 : La connexion moi-nous – Intégrer soi et l’autre
Ron et Sandy s’inquiètent du manque d’empathie de leur fils Colin, âgé de sept ans. Bien que l’égocentrisme soit normal à cet âge, ils cherchent des moyens de l’aider à mieux comprendre les émotions des autres. En encourageant des pratiques relationnelles, les parents peuvent soutenir le développement de l’empathie. Le cerveau humain est naturellement social, et programmés pour interagir avec les autres. Ce qui signifie que le soi et la communauté sont interdépendants. Établir une intégration interpersonnelle, où les enfants apprennent à honorer l’individualité tout en cultivant des connexions, les aide à vivre les bénéfices enrichissants des relations.
Le cerveau est naturellement social.
Les auteurs rappellent que notre cerveau est conçu pour les interactions. Le développement émotionnel et social des enfants repose sur cette base biologique. Le soi et les autres sont interdépendants.
L’intégration interpersonnelle.
Il s’agit d’un équilibre entre l’individualité et la connexion aux autres. L’enfant apprend à respecter ses propres besoins tout en tenant compte de ceux des autres. Cela renforce les liens et favorise des relations saines.

Comment favoriser l’empathie ?
Les parents peuvent soutenir cette capacité en :
- Parlant des émotions (les leurs et celles des autres),
- Posant des questions qui amènent l’enfant à se mettre à la place d’autrui,
- Modélisant eux-mêmes des comportements empathiques dans la vie quotidienne.
Grandir avec les autres.
En développant l’empathie, les enfants apprennent à mieux vivre ensemble. Ils coopèrent et s’épanouissent dans un environnement social. L’intégration interpersonnelle devient alors une clé du bien-être relationnel.
Voir l’article précédent : (Calme et attentif comme une grenouille)